Renouveler le regard sur les mondes animaux. De Jakob von Uexküll à Jean Gagnepain
Résumé
Relativement marginaux par rapport aux courants centraux de la biologie, les travaux de Jakob von Uexküll ont attiré très tôt l’attention des philosophes et continuent aujourd’hui à inspirer certains courants des sciences humaines dont la mésologie d’Augustin Berque. Le présent article s’origine précisément dans une lecture de la mésologie à travers le prisme de la théorie de la médiation de Jean Gagnepain, renforcée par une réflexion méthodologique sur la façon de rendre compte des « mondes animaux ». Il retient la distinction, centrale chez Uexküll, entre « entourage » (Umgebung) et « milieu » (Umwelt), mais déplore le fait qu’Uexküll soit resté prisonnier d’un « cognocentrisme » qui tendait à ramener à la signification l’ensemble des composantes des mondes animaux (dans le cadre d’une Bedeutungslehre ou « théorie de la signification »). L’article propose alors de sortir du cognocentrisme pour mieux rendre compte de la complexité des mondes animaux, faite également de motricité, d’affectivité, de proprioception et d’orientation dans l’espace et le temps. Il appelle enfin à un renouvellement des observations qui tire parti, chez les autres espèces animales comme chez l’homme, des dissociations résultant des lésions cérébrales et des grands tableaux psychopathologiques.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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