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Communication Dans Un Congrès Année : 2016

L’alimentation dans la prévention des cancers : état de l’art

Patrick Borel

Résumé

Il est maintenant bien établi que l’alimentation joue un rôle essentiel dans le risque de développer certains cancers. Les rapports de nombreux instituts et fondations (WCRF, AICR, IRC, ANSES, NACRE…) aboutissent à des conclusions très similaires : certains aliments et composés alimentaires (nutriments, micronutriments, toxines, phytomicronutriments) augmentent, dans certaines conditions, le risque de développer certains cancers, alors que d’autres aliments diminuent ce risque. On estime ainsi que 30 à 40% des cancers pourraient être évités en adoptant une alimentation adéquate. Des preuves, que les experts sur ce sujet qualifient de « convaincantes » dans le dernier rapport WCRFI/NACRE, permettent de dire que les aliments à éviter sont l’alcool, le sel et les salaisons, et les compléments alimentaires à base de β-carotène. Inversement, les aliments à favoriser sont les fruits et légumes. Pour d’autres aliments/nutriments les preuves ne sont pas encore suffisantes, on parle de liens probables, possibles ou insuffisants. Il est par exemple probable que les aflatoxines augmentent le risque de cancer du foie et que la vitamine C alimentaire diminue celui du cancer de l’estomac. Il ne faut bien sûr pas oublier le rôle des autres facteurs associés à l’alimentation. Ainsi, l’activité physique et la réfrigération des aliments diminuent le risque de développer un cancer, alors que certains modes de cuisson et l’obésité augmentent ce risque. Les mécanismes par lesquels les aliments agiraient sur la survenue des cancers sont extrêmement nombreux. La détoxication des substances cancérogènes et l’effet anti-promoteur de tumeurs sont des exemples de mécanismes protecteurs. L’activation métabolique de substances pro-cancérogènes et l’augmentation de l’angiogenèse sont des exemples de mécanismes activateurs. De plus certains composés agiraient simultanément par plusieurs mécanismes complémentaires. Les recherches actuelles et futures visent et viseront à vérifier si le lien entre certains facteurs alimentaires et certains cancers passe de « possible » à « probable », voire à « convaincant », et à préciser/établir les mécanismes mis en jeux. Elles viseront aussi à mieux comprendre les raisons de la variabilité interindividuelle d’effet de certains facteurs alimentaires sur l’incidence des cancers. On a néanmoins déjà des éléments suggérant que des polymorphismes génétiques sont impliqués et qu’il y a aussi très probablement un rôle de facteurs épigénétiques et du microbiote. Les résultats de ces travaux permettront d’affiner les recommandations nutritionnelles visant à utiliser la possibilité que nous offrent les modifications de nos habitudes alimentaires pour diminuer le risque de développer certains cancers.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01512217 , version 1 (21-04-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01512217 , version 1
  • PRODINRA : 391327

Citer

Patrick Borel. L’alimentation dans la prévention des cancers : état de l’art. Nutrition & Cancer, Nov 2016, Marseille, France. ⟨hal-01512217⟩
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