Du “sauvage” à l’ “étranger” ou les difficultés de l’identification guyanaise - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Nuevo mundo Mundos Nuevos Année : 2013

Du “sauvage” à l’ “étranger” ou les difficultés de l’identification guyanaise

Résumé

In French Guiana, the question of ethnic categories pertains to a long history of successive encompassing situations : the pro-slavery colonization, the eras of the gold rushes, the départementalisation and the decentralization. However, when the attention is focused on the evolution of ethnic categories, the previous division is notably complicated because of the diversity of the populations that define this region, a diversity also linked to migratory movements. Thus, to the first « Savages » (Amerindians) at the beginning of colonization, were added Maroons coming from nearby Suriname. Together they constituted, at the end of the XIXth century, the category of « Primitives », before becoming that of the « tribal populations » in the middle of the XXth century. Then, as part of a bipolar system, this category was set against that of the descendants of Creole slaves (born in French Guiana) who claimed their membership in French civilization. Nowadays, it is the category of « ethnic groups », recently renamed « communities », that prevails. Since then, in accordance with the Creole wish to distinguish themselves from the former colonizer and assert their cultural specificity, this final classification includes, in the same ensemble and on the same footing, all the groups in presence. The category-specific opposition under reconstruction now is that between French Guianese and « Foreigners ».
En la Guayana francesa, la cuestión de las categorías étnicas se inscribe en una larga historia que acompasan las grandes situaciones incluyentes que son la colonización esclavizante, los tiempos de la búsqueda del oro, el estatuto de département français y la descentralización. Pero unida a los movimientos migratorios que la acompañan, la diversidad de las populaciones que fundan esta región hace singularmente complejo la división anterior en cuanto la atención se focaliza sobre la evolución de las categorías étnicas. Así, a los primeros « salvajes » (amerindios) de los principios de la colonización se añadieron Cimarrones provenientes del vecino Surinam. El conjunto constituía, a finales del siglo XIX, la categoría de los « primitivos » antes de llegar a ser, la de las « poblaciones tribales » a mediados del siglo XX. Inscrita en un sistema bipolar, era opuesta a la de los descendientes de esclavos criollos (nacidos en la Guayana francesa) que reivindicaban entonces su pertenencia a la civilización francesa. Hoy en día es la categoría de las « etnias » recientemente rebautizada « comunidades », que prevalece. Pero, relacionado con la voluntad criolla de, de ahora en adelante, demarcarse del antiguo colonizador para afirmar una especificidad cultural, esta última categorización engloba en un mismo conjunto y en pie de igualdad todos los grupos presentes. La oposición de categorías se reconstruye, sin embargo, entre los Guayaneses y los « extranjeros ».
En Guyane, la question des catégories ethniques s’inscrit dans une longue histoire que scandent les grandes situations englobantes que sont la colonisation esclavagiste, le temps des ruées vers l’or, la départementalisation et la décentralisation. Mais en liaison avec les mouvements migratoires dont elle s’accompagne, la diversité des populations qui fondent cette région complexifie singulièrement le précédent découpage dès l’instant où l’attention se focalise sur l’évolution des catégories ethniques. Ainsi, aux premiers « sauvages » (amérindiens) des débuts de la colonisation se sont ajoutés des Marrons venus du Surinam voisin. L’ensemble constituait, à la fin du XIXe siècle, la catégorie des « primitifs », avant de devenir celle des « populations tribales », au milieu du XXe siècle. Inscrite dans un système bipolaire, elle était opposée à celle des descendants d’esclaves créoles (nés en Guyane) qui revendiquaient alors leur appartenance à la civilisation française. De nos jours, c’est la catégorie des « ethnies », récemment rebaptisées « communautés », qui prévaut. Mais, en relation avec la volonté créole de désormais se démarquer de l’ancien colonisateur pour affirmer une spécificité culturelle, cette ultime catégorisation englobe en un même ensemble et sur un même pied tous les groupes en présence. L’opposition catégorielle se reconstruit toutefois entre les Guyanais et les « étrangers ».
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01501038 , version 1 (03-04-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01501038 , version 1

Citer

Marie-José Jolivet. Du “sauvage” à l’ “étranger” ou les difficultés de l’identification guyanaise . Nuevo mundo Mundos Nuevos, 2013, F. Lestage et C. Salazar-Soler, Dossier « Fabriquer, traiter et gérer la différence : un retour sur l’histoire, nuevomundo.revues.org/65361. ⟨hal-01501038⟩
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