Procès spatiaux causatifs en chinois L2 : entre productions atypiques et idiosyncrasiques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2016

Procès spatiaux causatifs en chinois L2 : entre productions atypiques et idiosyncrasiques

Résumé

L’espace est un domaine important de notre système cognitif, développé chez les enfants dès le plus jeune âge, et considéré comme universel. Cependant, les langues varient beaucoup dans la façon dont elles en encodent la référence, qu’elle soit statique ou dynamique. Ces différences posent des questions sur la relation entre langue et cognition en général et particulièrement lors du processus d’acquisition d’une langue étrangère : les propriétés typologiques de la langue source influencent-elles la façon dont les relations spatiales sont encodées dans la langue cible ? Quelles évolutions pouvons-nous attendre dans ce domaine avec le développement du lecte de l’apprenant ? Dans ce contexte, cet article étudie la manière dont des apprenants francophones du chinois langue étrangère (un groupe de niveau intermédiaire et un groupe de niveau avancé) expriment les procès spatiaux causatifs, dans le cadre proposé par Talmy 2000 (langues à cadrage verbal et à cadrage satellitaire) et Slobin 2004 (langues équipollentes) et en comparaison avec des locuteurs natifs du chinois (Ji, Hendriks & Hickmann, 2011a, 2011b) et du français (Hickmann & Hendriks 2010 ; Harr 2012). La procédure utilisée est celle d’une analyse de corpus oraux comprenant des descriptions de séquences animées. Les réponses ont été étudiées au niveau du choix des informations exprimées (proportions des différents composants sémantiques sélectionnés : trajectoire, cause, manière), de la densité sémantique (nombre de composants sémantiques différents encodés dans chaque réponse), de la façon dont les informations ont été encodées (choix des composants linguistiques dans l’encodage des composants sémantiques) et des structures syntaxiques utilisées. Les résultats révèlent les phénomènes suivants : (1) les productions des apprenants de niveau intermédiaire présentent de grandes dissemblances avec celles des locuteurs natifs du chinois à tous les niveaux, ainsi que beaucoup de structures « mal formées » par rapport aux règles de la langue cible (Corder 1967/1980) pour ce qui est de la répartition des informations dans la phrase. En revanche, (2) les apprenants de niveau avancé montrent une évolution nette en direction de la langue cible au niveau du choix et de la quantité d’informations exprimées ; cependant, les moyens linguistiques utilisés pour exprimer l’information de trajectoire révèlent une tendance plus prononcée vers l’utilisation du verbe que dans les productions des locuteurs natifs du chinois avec le composé verbal résultatif. Cette étude révèle ainsi que le lecte des apprenants contient beaucoup d’énoncés idiosyncrasiques, mais aussi beaucoup grammaticaux et d’énoncés que l’on peut qualifier « d’atypiques » alors qu’ils sont corrects sur le plan formel ; avec le développement des compétences, les erreurs disparaissent quasi-totalement. Cependant, les propriétés typologiques de la langue source poussent toujours les apprenants avancés à faire des choix atypiques par rapport aux habitudes des locuteurs natifs de cette langue.
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  • HAL Id : hal-01492361 , version 1

Citer

Arnaud Arslangul, Henriëtte Hendriks, Maya Hickmann, Annie-Claude Demagny. Procès spatiaux causatifs en chinois L2 : entre productions atypiques et idiosyncrasiques. Analyse des erreurs commises par des Francophones apprenant une langue éloignée, Feb 2016, Paris, France. ⟨hal-01492361⟩
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