Le vocabulaire de Victor Hugo
Résumé
Le corpus de Hugo (vingt textes complets, dont l'intégralité des Misé¬rables, des Contemplations, de la Légende des siècles...) offre de grands avantages à qui veut éprouver la vali¬dité des méthodes lexicométriques. D'abord il s'agit d'une oeuvre fami¬lière, où la critique s'est exercée depuis longtemps et qui a rencontré dès l'origine la faveur du public. Le senti¬ment des lecteurs offre donc ici une garantie et un étalon de mesure qui permettent d'apprécier les ensei¬gnements des chiffres et de rejeter, le cas échéant, leurs extravagances. D'autre part l'étendue volumétrique d'un corpus gros de deux millions de mots permet de bénéficier de la loi des grands nombres et de gagner en fiabi¬lité. Mais aussi l'étendue chronologique parcourue par un auteur précoce qui meurt octogénaire est assez ample pour qu'on puisse espérer saisir les phénomènes d'évolution. Enfin la variété des domaines de l'écriture où Hugo s'est illustré avec une égale maî¬trise rend possible l'étude des genres littéraires. Sans doute l'auteur a-t-il pu examiner, sur une plus large échelle encore, les phénomènes liés à l'histoire et à l'évolution des mots (dans son Vocabulaire français de 1789 à nos jours), en enveloppant deux siècles de littérature et des centaines d'écrivains. Mais en s'attachant ici à un écrivain unique, il parvient à isoler avec plus de pureté les variables du temps et du genre, puisque la diver¬sité des tempéraments se trouve neutra¬lisée. Et en cela la monographie de Hugo acquiert le statut d'une expérience exemplaire.
Outre une étude quantitative (volume 1, 484 pages), l'ouvrage offre un Dictionnaire de Hugo (volume 2, 637 pages) et la liste, en ordre alpha¬bétique et en ordre inverse, des formes et des vocables employés par Hugo (volume 3, 531 pages). S'y ajoute un complément, appelé à rendre un service irremplaçable à toutes les études hugoliennes, quantitatives ou non: un Index complet et synoptique donnant les références de chaque mot dans l'édition de la Pléiade (27 micro¬fiches normalisées représentant 7000 pages).
Cette nouvelle monographie s'ajoutant à celles que le même auteur a publiées sur Zola, Proust et Giraudoux, est pareillement issue des données du Trésor de la langue française . Elle a été réalisée au sein de l'Institut National de la langue française (CNRS).