Les Libéraux démocrates: La rançon du succès
Résumé
Les élections du 6 mai 2010 ont marqué un tournant dans l’histoire du parti libéral démocrate, le plus jeune des trois grands partis britanniques. L’absence de victoire franche pour l’un des deux partis qui se sont succédés au pouvoir depuis 1945, puis la décision de Nick Clegg de participer au gouvernement de coalition aux côtés de David Cameron a ouvert une nouvelle page dans l’histoire britannique et dans la vie de ce parti traditionnellement pris en tenailles entre ses rivaux plus gros, lui donnant enfin la chance de faire ses preuves. Le parti a, pour la première fois, pu tenter d’imprimer sa marque et de s’imposer comment un parti de gouvernement. Il est trop tôt pour dire si cet épisode constitue un simple épiphénomène ou bien s’il marque la fin d’un bipartisme bicentenaire.
En attendant, l’entrée dans la coalition aux côtés des conservateurs a produit des effets dévastateurs sur le parti libéral démocrate, qui a perdu un tiers de son soutien électoral depuis 2010, ainsi que sur son leader, Nick Clegg. Le vice-Premier ministre, humilié par les compromis occasionnés par l’accord de coalition et par une série de gaffes spectaculaires, est aujourd’hui l’un des leaders politiques les plus impopulaires du Royaume-Uni. Comment expliquer cette chute? Le parti libéral démocrate a-t-il encore un avenir ?