Colloque DIVA 3 : La trame verte dans les espaces ruraux
Résumé
L’idée de « trames » vient du concept de « corridors », développé par l’écologie du paysage1
dont l’un des objets de recherche est d’observer les perturbations, les fragmentations et
les connections écologiques en lien avec l’hétérogénéité des éléments qui structurent
les paysages. La difficulté vient du fait qu’en traduisant dans la langue du droit un objet d’étude scientifique, plus source d’interrogations et de complexité que de certitudes, le législateur a cherché à transformer l’incertain en instrument d’action publique appropriable et mobilisable. Le challenge était et est toujours de taille. Le législateur n’a notamment pas réussi à éviter l’écueil de la simplification, souvent nécessaire pour passer de la recherche, même appliquée, à la règle de droit. Loin de pouvoir assimiler la diversité des acceptions de paysage, l’émergence des approches fonctionnelles de la nature, ainsi que les interrelations entre milieux et espèces, objets des longues pérégrinations des écologues, il a cherché à tracer, à représenter, à concrétiser, en promouvant des techniques juridiques classiques, partiellement inadaptées à la mise en œuvre des connaissances et des perspectives proposées par l’écologie du paysage. Les corridors, devenus des trames, sont ainsi devenus des traits et des points, traversant les cartes de France ou les autres espaces, agricoles par exemple ; pour autant, cette simplification de la science n’est qu’apparente puisque
la loi est aussi explicitement traversée par la complexité inhérente au concept de corridor qui heurte frontalement les approches classiques du droit sans trouver d’issue juridique à ce jour.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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