Les maux pour le dire, proposition d'une méthode lacanienne d'analyse du travail du sens dans une organisation high tech (1990-2010)
Résumé
Just a signifier pronounced by a high level manager from a high tech company would have authorized a truth to be said. That truth was since the mid 90s the lack of effective state control over the company of which it was the major shareholder. But this signifier is barred because the truth it means has to be hidden for organizational reasons. There is a metaphorical process that establishes a substitution of meaning. The one who is apparently in charge of the external audit of the Organization finally put himself in a position where he has to hide the elaboration of meaning inside the Organization so that his personal position could remain reasonably acceptable. We face a role reversal between the State Comptroller and the Organization that leads to "perverse" manipulations with the meaning it has for psychoanalysis, that is say diverted from its normal purpose, here rational-legal in the Weberian sense. According to Mr. Van Flemish, there is a multidimensional manipulation of i. men belonging to external state entities (the énarques from the Ministry of Economics and Finance [Bercy]) and ii. the economical models and iii. to some extent the accounting principles. In a methodological perspective, the article shows that the analysis and interpretation of discourse from the perspective of psychoanalysis has a real value. It has more analytical power than usual discourse analysis that, indeed, would learned nothing more than what we already knew. In the name of "management science" and positivism, this classical discourse analysis prohibits interpretation. But what Freud and Lacan have brought (and to some degree Max Weber in a sociological perspective), is the idea that we must not work on explicit contents but on the work of signifiers inside organizations. 'est à ce prix qu'une organisation peut envisager de sortir du cercle vicieux de la répétition et préparer son avenir. Then, an organization will be able to build its future instead of being condemned to repeat its past traumas.
Un simple signifiant prononcé par un acteur important du management aurait permis que soit dite une vérité sur l'absence de contrôle effectif de l'Etat sur l'Organisation dés le milieu des années 90. Mais ce signifiant est barré par le fait que la vérité qu'il permet d'énoncer doit être tue pour des raisons organisationnelles. Il s'agit d'un processus métaphorique par lequel se met en place une substitution de sens où celui qui est apparemment en charge du contrôle externe de l'Organisation pour le compte de l'Etat se trouve finalement en position de cacher le travail du sens au sein de l'Organisation afin que sa position personnelle soit à peu près tenable. Il y a là une inversion des rôles entre le contrôleur d'Etat et l'Organisation qu'il est supposé contrôler qui débouche sur des manipulations " perverses " au sens de la psychanalyse c'est-à-dire détournées de leur but normal, ici rationnel-légal. On observe, selon le contrôleur ici nommé M. Van Flemish, une manipulation des hommes (" les énarques " et " Bercy ") puis des modèles économiques et dans une certaine mesure de la comptabilité de l'Organisation par " les ingénieurs ". D'un point de vue méthodologique, ce texte montre que l'analyse et l'interprétation des discours du point de vue de la psychanalyse présente une plus grande valeur heuristique que la simple analyse de contenu qui, à vrai dire, ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà sur l'Organisation. Au nom de la " science de gestion " et du positivisme, cette analyse de contenu s'interdit en effet le plus souvent l'interprétation. Or, ce que Freud puis Lacan ont apporté (ainsi que dans une certaine mesure Max Weber en sociologie), c'est l'idée qu'il faut travailler non sur le contenu explicite mais sur le travail du sens dans les organisations. C'est à ce prix qu'une organisation peut envisager de sortir du cercle vicieux de la répétition et préparer son avenir.