AIDS and health management of workers in a plantation in South Cameroon

Sida et gestion de la santé des travailleurs dans une plantation au Sud-Cameroun

Nicole Vernazza-Licht (1) , Severin Cecile Abega (2) , Daniel Bley (1) , Hélène Pagezy (3)

1 ESPACE - Études des Structures, des Processus d’Adaptation et des Changements de l’Espace
2 UCAC - Université Catholique d'Afrique Centrale - Institut Catholique de Yaoundé
3 Eco-Anthropologie : environnement, populations, sociétés

In Cameroon, logging and plantation companies are places of work and life for part of the country's population. In this context, in 1999/2000, it seemed relevant to researchers (anthropologists) to take as an example one of these agricultural enterprises to study the management of workers' sexuality and their exposure to the risks of AIDS and STDs, by making the assumption that forestry companies can constitute widely underestimated nuclei for spreading the epidemic to all regions of the country, particularly in rural areas. The study on HIV risk perception and risk management supported the initial hypothesis that rural agricultural enterprises are places at risk of spreading the epidemic. It also highlights that companies, regardless of the means adopted (systematic screening for some, minimizing the epidemic for others), do not always provide the appropriate answers. On the part of the workers, even if everyone agrees to recognize the great sexual mobility inside the company, we note that the danger is always perceived as coming from outside, of people categorized at risk as "the Arrivals "and not as a danger of proximity. The risk associated with the mobility of workers outside the plantation, mainly to their village of origin during annual holidays, is not taken into consideration at all.

Au Cameroun, les exploitations forestières et les sociétés de plantation constituent des lieux de travail et de vie pour une partie de la population du pays. Dans ce contexte, en 1999/2000, il a semblé pertinent aux chercheurs (anthropologues) de prendre comme exemple l’une de ces entreprises agricoles pour y étudier la gestion de la sexualité des travailleurs et leur exposition aux risques de Sida et de MST, en faisant l’hypothèse que les entreprises forestières peuvent constituer des noyaux de diffusion de l’épidémie, largement sous-estimés, en direction de toutes les régions du pays et notamment dans les zones rurales. L’étude sur la perception et de gestion du risque vis à vis du VIH a conforté l'hypothèse initiale que les entreprises agricoles implantées en milieu rural constituent des lieux à risque de propagation de l’épidémie. Elle met également en évidence que les entreprises, quels que soient les moyens adoptés (dépistage systématique pour certaines, minimisation de l’épidémie pour d’autres), n’apportent pas toujours les réponses adéquates. De la part des travailleurs, même si chacun s’accorde à reconnaître la grande mobilité sexuelle à l’intérieur de l’entreprise, on constate que le danger reste toujours perçu comme venant de l’extérieur, de personnes catégorisées à risque comme“ les arrivages ” et non comme un danger de proximité. Le risque lié à la mobilité des travailleurs hors de la plantation, essentiellement vers leur village d’origine lors des vacances annuelles n’est absolument pas pris en considération.

Mots clés: AIDS; Cameroon; workers; Africa; Anthropology; risk

Mots clés: SIDA; anthropologie; Cameroun; Afrique; travailleurs; travail; risque; maladie

Domaines: Anthropologie sociale et ethnologie; Sciences de l'Homme et Société

Nicole Vernazza-Licht, Severin Cecile Abega, Daniel Bley, Hélène Pagezy. Sida et gestion de la santé des travailleurs dans une plantation au Sud-Cameroun. Le Journal du SIDA. Hors série, 2001, 138, pp.29-34. ⟨hal-01442676⟩