Enaction, expérience esthétique et développement langagier
Résumé
Cette communication se propose de montrer de manière approfondie, à travers quelques exemples, comment l’œuvre d’art, comme objet d’échange (Arendt, 1961), favorise dans une classe de langue une forme d’interdiscursivité et d’empathie propices à l’émergence d’une expérience esthétique qui modifie non seulement le récepteur, mais également la relation langagière prenant place avec les autres locuteurs. Il s’agira de mettre en exergue le lien entre perception, expérience et apprentissage et d’examiner comment notre perception affecte la façon dont on rend compte d’une œuvre d’art sur le plan du langage, et comment le langage d’autrui agit sur notre perception, en l’influençant, en la modifiant. Si les mots utilisés par les autres apprenants orientent l’activité sensori-motrice des sujets présents, ils exercent un impact tout à fait notable sur l’apprentissage des connaissances langagières, qui sont ainsi énactées au fur et à mesure du partage langagier d’expériences visuelles et phénoménologiques. Nous verrons ainsi que l’expérience esthétique des œuvres d’art affecte non seulement l’apprentissage langagier de celui qui la réalise, mais également celui de ceux qui co-construisent l’objet d’apprentissage avec lui, à la fois sur le plan perceptuel et sur le plan langagier.