Jésus "le Juif" ou Jésus "L'Hérodien"?
Résumé
Dans sa réfutation en règle de la construction aventureuse d'André Paul, M. Macina commence par préciser que son étude "se limitera à soumettre ... au feu de la critique l'une des thèses d'un historien du judaïsme intertestamentaire, qui s'est signalé par des prises de position pour le moins non conformistes, allant jusqu'à qualifier d'"hérodien" un Jésus auquel il dénie énergiquement la qualité de "juif".
D'entrée de jeu, M. Macina cite ces lignes d'A. Paul;
"Les travaux récents [...] nous permettent une meilleure approche du moment et du lieu où situer les activités de Jésus de Nazareth. La vie et les succès de ce personnage sans pareil dans l'histoire ne peuvent s'expliquer que par rapport à la société et même au paysage dont Hérode le Grand et ses successeurs dynastiques, principalement Hérode Antipas, furent les 'auteurs'. Le Jésus fondateur du christianisme fut en effet, en Galilée sa patrie, un homme hérodien à part entière. C'est donc ainsi qu'il faut le comprendre, reposant ce faisant sur des bases différentes la question de son identité juive." ("Jésus de Nazareth le méditerranéen", Foi et Vie LXXXXII, n° 5, sept. 1993, p. 101-111.)
Et M. Macina de clore son texte de combat sur ces phrases, citées ici verbatim:
"Pour conclure cette réfutation - que j'ai voulue vigoureuse, parce que l'enjeu de la discussion touche au 'dépôt de la foi chrétienne', tout autant qu'au 'mystère d'Israël', que personne ne peut révoquer en doute et dont nul ne détient la clé - j'exprime ici le souhait qu'elle suscite un débat, honnête mais exigeant, sur cette manière étrange et même choquante d'interpréter les textes fondateurs du devenir eschatologique des 'deux familles qu'a élues YHWH' (Jr 33, 24). En effet, n'en déplaise à A. Paul, non seulement leurs vocations respectives ne sont pas exclusives l'une de l'autre, mais elles appartiennent, au contraire, à l'unique dessein divin, que Paul célèbre en termes magnifiques dans son épître aux Ephésiens (2, 14-18)."