Maximes et mirlitonnades : …pas à pas -nulle part… op. 36 de György Kurtág, long after Beckett
Résumé
Deux chefs-d’œuvre récents de György Kurtág, Mi is a szó op. 30a et 30b (1990-1991) et …pas à pas – nulle part… op. 36 (1993-1998), sont composés sur des poèmes de Samuel Beckett. Dans l’œuvre la plus récente, le choix des trente et un textes opéré par Kurtág manifeste une volonté d’adéquation entre son propre fragment musical et les mirlitonnades du poète, que ce soit du point de vue de la brièveté de l’écriture que du jeu sur le presque rien, qui se rapprocherait du simple nasillement d’une petite musique ou d’un mauvais vers (de mirliton). De plus, la relation à la langue est changeante, mouvante, bouleversante – le « pas à pas » est un mot à mot, un « comment dire » qui tente de se déployer sous la constante menace du silence. Beckett traducteur est présent, entre le français et l’anglais, mais le poète est soumis, non seulement à la lecture musicale de Kurtág, mais encore au commentaire critique et anachronique de Chamfort, dont les maximes sont « adaptées en vers anglais » par Beckett, un peu à la manière dont Kurtág charge Celan de commenter Hölderlin dans les Chants de Hölderlin op. 35.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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