Action Directe : de la critique radicale à la violence "autolégitimée"

Caroline Guibet Lafaye (1)

1 CED - Centre Émile Durkheim

La critique radicale des sociétés occidentales modernes – et post-modernes – n’est pas nouvelle. Elle remonte, en France, avec la tradition anarchiste à la fin du XIXe siècle. Les luttes de la gauche révolutionnaire émaillent le XXe siècle et atteignent, dans l’hexagone, leur apogée entre la fin des années 60 et les années 80. Notre contribution au panorama ici proposé des pensées critiques visera à présenter la critique de la société capitaliste, portée par Action Directe (AD). Nous envisagerons exclusivement Action Directe, dans la mesure où il s’agit du groupe français qui est allé le plus loin dans l’usage des armes, ce qui pourrait contribuer à mettre en perspective la violence qui a récemment été déployée par des groupes salafistes violents dans l’hexagone. La critique portée par AD, loin d’être un simple nihilisme, se pense comme un travail d’émancipation sociale et vise à œuvrer à la production d’un nouvel ordre social. Dans ce qui suit et après avoir rappelé quelques événements marquants de l’itinéraire d’AD, j’exposerai les principaux points de la dénonciation sociale portée par le groupe. J’esquisserai l’idéal social qu’il porte et aborderai enfin les arguments de légitimation de la violence révolutionnaire.

Mots clés: Action Directe; violence politique; critique sociale; révolution; terrorisme

Domaines: Philosophie; Sociologie

Caroline Guibet Lafaye. Action Directe : de la critique radicale à la violence "autolégitimée". Critiques radicales, éthiques alternatives, légitimation de la violence, Laetitia Bucaille et Agnès Villechaise Dec 2016, Bordeaux, France. ⟨hal-01418733v2⟩