Colloque "Littérature et résistance morale", octobre 2017
Résumé
Ce colloque se présente comme le deuxième volet d’une recherche menée en commun par les littéraires et linguistes (CERCLL) et les philosophes (CURAPP) de l’Université de Picardie Jules Verne, en partenariat avec l’équipe CERILAC de l’Université Paris-Diderot. Le premier volet a eu lieu à l’UPJV les 22 et 23 juin 2016. L’ensemble des deux colloques constituera la base d’un ouvrage collectif ambitieux qui paraîtra en 2018 chez Hermann, dans le revue TEXTUEL.
Objet : Comment la littérature peut-elle constituer un lieu de résistance morale ? À partir d’analyses des manières spécifiques dont une littérature donnée se construit contre certaines formes de domination, il s’agit de mettre au jour les conditions de possibilité de la littérature comme lieu de résistance.
Ce colloque examine en particulier la manière dont, dans des environnements hostiles à la
pensée et à la liberté, à l¹autonomie des individus et des groupes, la littérature et les
arts peuvent constituer des foyers de résistance à de multiples formes de
domination et de contraintes. La perspective est ouvertement
interdisciplinaire et trans-séculaire. Ce colloque s¹interroge aussi sur les actes et pratiques de résistance, et sur leur étonnante inventivité. Contournement de la censure, actes ouverts
ou clandestins de dissidence, résistance passive, résistance intérieure sans passage à l’acte. Qu¹est-ce qu¹écrire, créer, sous la menace d¹un anéantissement de la pensée ?
Différents modèles seront explorés, parmi lesquels, de manière non-limitative, les paradigmes bakhtiniens, existentialistes, la philosophie de la littérature américaine (d’Emerson à Cavell, à Nussbaum), l’Ordinary Language Philosophy héritée de Wittgenstein (Diamond), les modèles dérivés de la psychologie (Gilligan), ou de la sociologie (Bourdieu). On fera apparaître la valeur sociologique et politique de la littérature et sa force de résistance.