L’or potable dans les textes espagnols du Siècle d’Or
Résumé
L’Espagne des XVIe et XVIIe siècles voit l’arrivée de « tant de nerfs chargées d’or et d’argent » d’Amérique, pour reprendre les mots enthousiastes de Pedro de Medina, puis les banqueroutes successives qui marqueront le déclin du pays. Dans les textes écrits à ce moment, l’or-métal, les pièces sonnantes et trébuchantes, sont étrangement moins mis en avant qu’en France ou en Angleterre, cela a parfois été souligné : « Les plaies de la société semblent attirer davantage que l’opulence et la littérature d’évasion est chevaleresque et pastorale » . L’or, cependant, peut apparaître sous d’autres formes. Il en est une notamment, issue de la tradition alchimique, qui est porteuse d’un sens et d’un imaginaire quelque peu différent : il s’agit de l’or potable, l’aurum potabile, qui suscite l’intérêt des philosophes, des médecins, des astrologues, des poètes comme des dramaturges, et qui sera l’objet de cette communication.