De l'élevage "simple" à l'étude scientifique de l'adaptabilité de Medauroidea extradentata (Brunner von Wattenwyl 1907) (Phasmatodea: Phasmatidae)
Résumé
Deux séries d'expériences ont été menées afin de voir si l'espèce Medauroidea extradentata est capable de s'adapter à de nouvelles diètes et de survivre à différentes températures.
Première série :
Dans le cadre d'un élevage, des tentatives de nourrissage ont été réalisées avec de la menthe verte (Mentha spicata var. spicata (L. 1753)) lors de pénuries de nourriture. Contrairement à ce qui était attendu, les tiges ont davantage été mangées que les feuilles.
De plus, quatre spécimens furent retrouvés après avoir survécu quinze jours sans eau ni nourriture autre que des plants de radis (Raphanus sativus var. sativus (L. 1753)).
Il semble donc que M. extradentata soit capable d'adapter son régime alimentaire pour survivre. Afin de confirmer cette hypothèse, un nombre précis de spécimens ont été mis en présence, soit de branches de menthe, soit de feuilles de radis. Les résultats de ces expériences sont que certains phasmes de cette espèce peuvent survivre sur de la menthe verte ou des plants de radis. Mais sur le long terme, la menthe ne pose pas de problème, tous les spécimens ayant eu un cycle de vie normal, alors que ceux nourris sur des plants de radis n'ont pas atteint l'age adulte et n'ont jamais dépassé la taille d'un stade 4 (5,4 cm alors qu'un imago mesure 9 à 10 cm).
Deuxième série :
De nombreux cas d'introduction accidentelle d'insectes loin de leur biotope ont déjà été reportés. M. extradentata est un phasme dont l'espèce est originaire de la province d'Annam au Viêtnam. Pourrait-elle survivre en Provence ? Pour répondre à cette question, deux expériences ont été réalisées. La première, semblable à la première série, a consisté à mettre des spécimens en contact avec cinq plantes poussant uniquement dans le pourtour méditerranéen (acanthe molle (Acanthus mollis (L., 1753)), amandier (Prunus dulcis ((Mill.) D.A.Webb, 1967)), figuier variété blanche d'Argenteuil (Ficus carica (L., 1753)), figuier variété violette de Solliès (Ficus carica (L., 1753)), olivier (Olea europaea (L., 1753)), pin d'Alep (Pinus halepensis (Mill., 1768))) et de voir les diètes permettant à des phasmes de subsister. La deuxième expérience de cette série a été de voir le taux de survie des œufs à un froid modéré. À la vue des résultats, M. extradentata pourrait bien survivre en Provence, puisqu'il a été possible d'élever des spécimens sur des feuilles d'amandier et sur les feuilles des deux variétés de figuiers, et la moitié des œufs ont résisté au froid.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)