‘The ideal I’ve always cherished, Canadian independence’ : le développement du Département des Affaires Extérieures du Canada et la finalisation de l’indépendance canadienne
Résumé
Ce chapitre rend compte de la création et le développement du Département des Affaires extérieures du Canada, en parallèle avec l’évolution de ce pays vers une complète autonomie diplomatique. La Constitution canadienne adoptée lors de la Confédération en 1867 stipulait que la gestion des affaires extérieures restait sous l’autorité de l’Empire britannique ; seule la gestion autonome des affaires intérieures était accordée au jeune dominion. La création du Département des Affaires extérieures en 1909 ne marque pourtant pas le début d’un contrôle du Canada sur ses relations extérieures. Bien avant, la proximité des États-Unis, qui se traduit par une influence si grande sur la prospérité, voire la survie, du Canada, a encouragé le pays à militer pour que son point de vue soit pris en compte dans les relations anglo-américaines. Néanmoins, avec le Département des Affaires extérieures, le Canada rentre dans une phase où sa revendication d’une autonomie diplomatique se fait plus pressante. Partiellement reconnue au cours de la première guerre mondiale, elle sera pleinement atteinte avec la Conférence impériale de 1926 et la déclaration Balfour. Durant cette période des années 1920 et 1930, le développement du Département des Affaires extérieures sous l’impulsion du premier ministre libéral William Lyon Mackenzie King et de son sous-secrétaire aux Affaires extérieures, O. D. Skelton, sera prépondérant pour concrétiser l’autonomie diplomatique du Canada. Tous deux seront guidés dans la poursuite de la politique étrangère du Canada par cet idéal défini par Skelton dès 1902 : "The ideal I’ve always cherished, Canadian independence" .