Un espace mémoriel en reconstruction : la topographie du national-socialisme en République fédérale d’Allemagne - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

Un espace mémoriel en reconstruction : la topographie du national-socialisme en République fédérale d’Allemagne

Résumé

Depuis une quinzaine d’années, les lieux de mémoire relatifs au national-socialisme font l’objet d’un intérêt soutenu, comme en attestent par exemple la « Topographie de la terreur » à Berlin ou encore les récentes manifestations organisées à Munich dans des lieux historiques du régime nazi (« Topographie des Nationalsozialismus », en septembre 2008). La communication porte sur la « topographie de la mémoire » du national-socialisme, c’est-à-dire sur les lieux de mémoire matériels témoignant de cette période, qu’il s’agisse de vestiges historiques (camps, bunkers, édifices publics etc.) ou d’éléments adventices (plaques commémoratives, monuments, parcours de visite balisés etc.). Il s’agit en particulier de s’interroger sur la mise en avant, voire la mise en scène, relativement récente de ces éléments (des moins ostensibles comme les pavés marqués au nom de juifs déportés jusqu’aux plus ostentatoires comme le « Mémorial de l’Holocauste »), et de s’interroger sur les enjeux de cet infléchissement contrastant avec la réserve observée à cet égard dans les premières décennies d’après-guerre. On questionnera de même les différentes formes de traitement des vestiges historiques, détruits ou conservés (Ehrentempel de Munich ou bunkers anti-aériens…), laissés à l’abandon ou entretenus (camps de prisonniers ou camps de concentration…), oubliés ou réaffectés (synagogues incendiées ou Ordensburgen…), car l’une et l’autre démarche sont aussi bien révélatrices d’une culture que d’une politique de la mémoire. Les vestiges historiques exercent certes un « droit de veto » (Reinhart Koselleck) sur la construction historique en attestant par leur simple présence d’une réalité historique, mais a contrario leur absence ou leur oubli peuvent être exploités pour reléguer, voire pour contester l’existence de cette réalité, comme dans le cas extrême des chambres à gaz d’Auschwitz. Dans la mesure où il existe ce que l’on pourrait appeler des « lieux de mémoire empêchés » (comme Paul Ricoeur parle de « mémoire empêchée »), ces vestiges partagent donc le sort des éléments commémoratifs qui procèdent souvent eux aussi de choix, d’amalgames ou d’omissions. Ceci légitime une approche simultanée du traitement mémoriel des lieux historiques du nazisme comme des efforts entrepris (ou non) pour commémorer cette période en l’inscrivant dans l’espace - l’espace étant pris ici dans un sens essentiellement concret sinon proprement topographique, mais désignant également l’espace public en raison de la place que ces traces et inscriptions occupent dans la sphère discursive.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01340895 , version 1 (02-07-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01340895 , version 1

Citer

Marcel Tambarin. Un espace mémoriel en reconstruction : la topographie du national-socialisme en République fédérale d’Allemagne. Constructions de l’espace dans les cultures d’expression allemande, l’Association des Germanistes de l’Enseignement Supérieur (A.G.E.S.), Jun 2009, Saint-Etienne, France. p. 193-207. ⟨hal-01340895⟩

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