L’usage de la moustiquaire imprégnée : une question de santé ou d’environnement ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2006

L’usage de la moustiquaire imprégnée : une question de santé ou d’environnement ?

Résumé

Le paludisme vient en tête des maladies parasitaires tropicales et provoque plus d’un million de morts par an dans le monde. Il constitue un bon exemple pour illustrer l’imbrication de toutes les dimensions d’un problème de santé et en particulier la relation avec l’environnement naturel et social. Pour tenter de répondre à l’échec des traitements anti-paludiques dus au développement des chimiorésistances, l’OMS relayée par les programmes de lutte nationaux, a lancé l’initiative Roll Back Malaria destinée à promouvoir notamment en Afrique, et à grande échelle, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII). La communication porte sur l’usage de la moustiquaire comme moyen de prévention contre le paludisme et s'attache plus spécifiquement à l’interface entre usage et connaissance. Cette présentation s’appuie sur des enquêtes réalisées par des anthropologues camerounais, français et des démographes. Nous avons engagé entre 2002 et 2006 plusieurs travaux de recherche financés par le programme PAL+ et l’ATC Environnement sur la gestion du paludisme par les populations et les professionnels de santé. L’objectif général de nos recherches qui se sont déroulées sur 3 ans était d’étudier comment le paludisme est géré par les populations qui vivent en milieu forestier et en zone de transmission continue. La moustiquaire est un objet prôné par les professionnels de santé pour se protéger des agressions de l’environnement. nous discuterons dans cette communication des modalités de promotion de la moustiquaire imprégnée à partir d’un exemple pris dans une population camerounaise. En effet, pour que l’introduction de cette innovation technique soit adoptée par les populations il faut qu’elles puissent en comprendre l’intérêt. Il nous a donc paru nécessaire de connaître leurs représentations de l’environnement, de la transmission par le moustique et de façon plus générale la perception qu’elles peuvent avoir du risque, en même temps que de décrire la façon dont les professionnels de santé transmettent des informations auprès des populations cibles. La moustiquaire imprégnée d’insecticide s’inscrit dans l’histoire de la lutte contre le risque palustre engagée par les organismes internationaux. Les discours construits sur la MII viennent se cumuler avec d’autres savoirs mal stabilisés et des comportements de prévention qui ne sont pas induits par le paludisme mais liés à un environnement nuisible et des conditions climatiques difficiles. Ainsi quand 1 personne sur 2 dit avoir dormi sous la moustiquaire la nuit précédente les utilisateurs sont essentiellement des adultes qui cherchent surtout à éviter les nuisances des moustiques (bruits et piqûres). Il s’agit donc bien d’une question située à l’interface « environnement/santé » abordée à travers la problématique du risque et dont il convient d’étudier les mécanismes pour une meilleure efficacité des politiques de santé.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01296399 , version 1 (31-03-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01296399 , version 1

Citer

Nicole Vernazza-Licht, Marceline Mbetoumou, Sifa Cornélie, Severin Cecile Abega, Léon K Mudubu, et al.. L’usage de la moustiquaire imprégnée : une question de santé ou d’environnement ?. Milieux de vie et Santé, quelles pratiques interdisciplinaires ?, 18èmes Journées scientifiques de la SEH,, SEH, Jul 2006, Marseille, France. ⟨hal-01296399⟩
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