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Communication Dans Un Congrès Année : 2011

Perceptions et gestion du risque palustre au Cameroun : entre fatalité et action

Résumé

Nous sommes bien loin d’une éradication du paludisme comme l’OMS avait pu le penser il y a une cinquantaine d’années. En effet, avec près de 500 millions de cas cliniques rapportés chaque année dans le monde et 2 millions de décès, principalement des enfants en bas âge, le paludisme reste l’un des fléaux mondiaux majeurs et la première endémie parasitaire. Si le paludisme touche 40% de la population mondiale, il faut noter que plus de 90% des cas recensés se situent en Afrique subsaharienne. Au Cameroun, notre zone d’étude, il est responsable de 40 à 45 % des consultations médicales, de 30 % des hospitalisations, de 35 à 40 % des décès dans les formations hospitalières, de 26 % des arrêts maladie et de 40 % des dépenses annuelles des ménages pour la santé. Il a également d’importantes conséquences sur l’économie des pays concernés : que ce soit en terme de journées de travail perdues, de baisse de l’activité et de productivité, de coût pour la société et les familles. Néanmoins les populations qui vivent dans les zones fortement impaludées acquièrent au fur et à mesure des épisodes de paludisme des formes d’immunité partielle et si les adultes ne sont pas épargnés par le paludisme ils sont moins susceptibles de faire des palus graves et mortels. On sait que les individus et les sociétés placés en situation de risque s’adaptent au risque en fonction de leur groupe d’appartenance, de leur familiarisation à un risque donné et vont avoir tendance, selon les cas à surestimer un risque ou à le sous estimer notamment lorsqu’il leur est « familier ». Le propos de la communication va être de montrer que la permanence du paludisme sur le sol africain amène les populations et les professionnels de santé à ne plus considérer le paludisme comme un risque important de santé et qu’il y a une sous-estimation mais surtout une dès-appréciation du risque, alors qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique. La réflexion s’appuie sur des recherches que nous avons menées de 2003 à 2007 avec Daniel Bley dans la région de Kribi au Sud Cameroun, qui est une zone de transmission palustre continue et une zone de forte résistance. L’objectif principal était de comprendre comment les populations et les professionnels de santé gèrent le risque de maladie que constitue le paludisme. Et notre recherche consistait notamment à d’apprécier si les populations face à ce risque se vivent ou non comme acteurs de leur santé et sont susceptibles de se mobiliser pour prévenir et guérir du palu. En d’autres termes et notamment anthropologiques, nous avons essayé de saisir si le paludisme est perçu •comme un fléau traditionnel et une fatalité que les populations ne peuvent que subir •ou s’il est conçu comme un risque lié à l’environnement auquel il leur est possible de remédier pour vivre mieux.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01295768 , version 1 (31-03-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01295768 , version 1

Citer

Nicole Vernazza-Licht. Perceptions et gestion du risque palustre au Cameroun : entre fatalité et action. Risques en Afrique, MSHA, Apr 2011, Pessac, France. ⟨hal-01295768⟩
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