Le discours scientifique sur la scène britannique : lecture croisée d’On Ego de Mick Gordon et A Disappearing Number de Simon McBurney
Résumé
Simon McBurney et Mick Gordon ont tous deux cherché à présenter la rencontre du théâtre et des sciences comme le résultat d’affinités évidentes. Gordon, qui a créé ce qu’il appelle des « essais théâtraux » en collaboration avec le neurologue Paul Broks, parle d’un « langage commun » à la neurologie et au théâtre, qui nourrit l'expérience de pensée théâtralisée qu'est le spectacle On Ego. McBurney, qui s’est inspiré de la neurologie et des mathématiques, insiste également sur les affinités entre son travail et celui des chercheurs. A Disappearing Number explore la question de l’« imagination » mathématique et cite fréquemment l’ouvrage de G. H. Hardy, A Mathematician's Apology, qui examine la dimension créatrice de cette discipline. Pour ces metteurs en scène, la science est plus qu’un thème : le plateau devient un espace de dialogue où les langages du théâtre rencontrent ceux du laboratoire. Comme tout dialogue, celui-ci peut tendre vers l’accord comme vers le désaccord. McBurney a développé une poétique de la résonance, où les motifs scientifiques sont repris et amplifiés par le dialogue et la scénographie. Gordon, par contre, cherche davantage à éprouver les concepts qu’il emprunte, et met en quelque sorte le discours neurologique au banc d’essai de la scène.
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