Méthodologie de l’enquête et ontologies musiciennes
Résumé
À l’automne 2009, le professeur Raimund Vogels (Hochschule für Theater und Musik de Hanovre) et moi-même avons créé un atelier franco-allemand d’analyse des festivals de Musiques du Monde. Avec une quinzaine de doctorants de différentes universités, nous avons mené une étude comparée du festival-concours Creole Weltmusik aus Deutschland (Berlin) et du festival Villes des Musiques du Monde (Seine-Saint-Denis). J’expose ici deux difficultés de cette enquête : l’une méthodologique, l’autre ontologique. Je privilégie deux points de vue, celui des chercheurs qui enquêtent et celui des opérateurs culturels qui programment. Cet article ne cherche pas à répondre à l’idéal d’exhaustivité qui fait l’ambition de bien des opérations de description. Ici, l’épreuve de description est ramenée, selon l’indépassable objection goodmanienne, à une épreuve de dépiction : nous décousons ce que nous avons cousu au préalable (Goodman, 1992 : 11 sq.). Cet article voudrait être une contribution à une théorie herméneutique de l’analyse des festivals. S’il montre l’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons de construire une théorie générale des festivals, il explicite certaines conditions d’une saisie plus juste des enjeux d’un « festival de musiques du monde » dans ce monde globalisé que nous vivons en commun.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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