. La-saison-d-'hivernage, participe à l'apaisement des ressentiments, à l'étouffement de rancoeurs, à l'ouverture des esprits. Le moment n'est pas aux confrontations, aux diatribes? elkheyr ekheyr mne ehlou [??l-xäyr ??l-xäyr ??mn ähl-u]? le bien est bien mieux que ses détenteurs? littéralement

. De-la-qualité-des-pâturages-dépend, non seulement la possibilité pour les animaux de reprendre des forces, mais aussi, celui de la reproduction. C'est d'ailleurs à la fin de l'hivernage que les chamelles sont montées, de sorte que les petits naissent généralement au début de l'hiver suivant, pp.55-56, 1091.

D. Ouargla, 1718) ne distingue pas de saison d'automne, mais il présente " le temps des dattes " comme la dernière période de l'été, celle qui est « bénie entre toutes », ajoutant : « La récolte se poursuivra jusqu'à la mi-novembre, c'est-à-dire la durée d'un bon mois, mais d'un 2.3. La " fuite " du printemps Du point de vue climatique, le printemps, comme l'automne, présente des variations notables selon les latitudes, Cela a pu jouer un rôle dans le choix du nom et dans les significations qui sont attachées à sa racine. 2.3.1. Une saison (très) courte, 1992.

A. Sahel, la durée de cette saison est souvent réduite, au point d'être considérée assez souvent comme une période de transition plus qu'une saison à part entière

A. Drouin, 125) fait-elle commencer la saison d'awel?n en février, incluant les deux mois (février-mars) d'afasko dans la saison de l'été. Quant à Ould Oumeïr, il considère tiv?ski comme une transition entre l'hiver et l'été, faisant donc de cette période une saison " mineure " comme ä?âwä (mais en « plus triste et moins inspirante »), aux côtés des trois " majeures " que seraient, 2000.

A. Nord and L. Brièveté, du printemps est moins marquée 42 Mais l'idée ne semble pas tout à fait absente des esprits, du moins si l'on peut interpréter en ce sens le dicton relevé à Takroûna : ma-?ulek ya-dâ?-o?-?tê quddâm dâ?-o??bî? 'que tu es long, pp.1958-61

. La-question-de-la-durée-du-printemps-semble-liée,-en-particulier-dans-le-nord, En effet, si l'on fait commencer la nouvelle saison fin février ? début mars (et non à la mi-mars, avec l'équinoxe), on intègre au printemps la semaine des grands vents, dite saba? ('sept' en arabe) ou ?s-s?ba? ujum (Delheure 1992 : 1716 ; Drouin 2000 : 119) qui est considérée comme une période de mauvaise augure. À noter qu'au Maroc le lien entre ces vents et 'les jours de la Vieille' n'est pas clair 43 , mais on serait tenté de l'établir en considérant le nom u??an tu??ar?n (litt. 'jours des vieilles') donné, en zénaga, aux sept jours de vents de sable très forts qui soufflent en février-mars ? même s'ils sont considérés, mois qui, affirme-t-on à Ouargla, travaille pour toute l'année " »

À. Ouargla, on emploie le terme tfaska pour les quatre fêtes religieuses musulmanes et pour des fêtes non coraniques comme la fête agraire de Tnounbi (tfaska n-eTnunbiya), qui marque la fin de la 'période de l'orge ou du blé', et la fête de l'Ainsla (tfaska n-La?nçert) qui, pratiquée dans tout le Maghreb, suit de peu la fête du premier jour de l'été. Son emploi pour les fêtes de saison semble moins systématique, p.85, 1718.

À. Ghadamès and . En-revanche, le nom tafaska est réservé aux deux fêtes religieuses majeures, ??d el-fi?r et ??d kab?r, les autres fêtes religieuses portant le nom moins spécifique de ?? be? meqqu? ren d as?f meqqu? ren, p.100, 1973.

. Dans-le-cas-de, Ayr, pour lesquels on a plus de renseignements que pour l'Ad?a?, wy ta? ? faske 'sacrifice (religieux)' et w af? ?sku/ y ?f? ?sku 'printemps' diffèrent au moins par leur genre (Prasse & al. 2003 : 179) Mais les auteurs du dictionnaire ne semblent pas considérer ces deux lexèmes comme relevant de la même racine, pp.660-661, 1998.

. Comparant-tifirest-'poirier-'et-tafaska, Grande Fête/fête' (latin ficus et pascha) d'une part, ebr?r/br?l... (latin aprilis) d'autre part, p.6, 1925.

. Durant-la-période-pré-islamique, les Arabes connaissaient des mois de trêve sacrée ? en général au printemps et à l'automne ? au cours desquels le cycle infini des vendettas s'interrompait

. Les-rituels-religieux, Rodinson précise, en se référant à Henninger que les sacrifices sanglants avaient lieu généralement lors des fêtes de printemps, le printemps étant la saison de l'année, en Arabie, qui coïncidait avec la principale période de mise bas des animaux domestiques : « Il semble bien que la plupart des tribus arabes pour le moins situaient au printemps, au mois de rajab, une fête où l'on offrait aux dieux à l'origine les premiers nés des troupeaux, pp.40-41, 1950.

. Une-Étymologie-unique, hébreu) reste hypothétique, mais elle expliquerait la présence quasi généralisée d'un f dans les deux mots et dans tous les parlers (alors même, comme nous l'avons vu, que f alterne souvent avec b, voir avec w). À défaut d'un origine commune, la relation contingente entre 'fête' et 'printemps' pourrait du moins éclairer la particularité des formes méridionales (telles af? ?sku en taw?ll?mm?t et tf?skih en zénaga), le k de 'fête' contaminant la forme de 'printemps

. Le-lien-entre, fête' et 'printemps', s'il a existé, n'est plus vivant, même au Niger. Cependant, en Mauritanie, certains rapprochent tabaski 'fête du sacrifice' (du wolof) de tf?skih/tiv?ski, alors que le seul sens de ce dernier nom, (en zénaga comme en ?ass?niyya) est celui de 'printemps, p.61, 2003.

. Peu-de-parlers-berbères-semblent-avoir,-comme-le-zénaga,-un-nom-un-peu-spécifique-pour, saison' (en l'occurrence ti?näS/t?n?S) et il est intéressant de noter qu'en ta? haggart, ta? semhoit s'emploie aussi bien pour les quatre saisons que pour désigner les autres époques qui reviennent périodiquement : celle des semailles, de la récolte, des pluies, du froid... (Foucauld 1951-52 : II, 543) Ce fait est sans doute à retenir quand on veut expliquer pourquoi le découpage de l'année en différentes périodes s'écarte souvent de la périodisation quadripartite à laquelle nous sommes habitués en région tempérée. L'inventaire lexical a montré en effet qu'on pouvait avoir, dans un même parler, plusieurs systèmes en usage

A. Sahel, la ronde des saisons tend à se réduire à une valse à trois temps (hiver-été-hivernage) Si l'on ne se limite pas aux saisons " majeures " , on pourra cependant en compter jusqu'à cinq et l'on observe alors des convergences frappantes entre les variétés berbères méridionales qui sont parlées de la Mauritanie au Niger Au nord, la réduction est plus rare (sauf quand l'année est divisée en deux grandes parties, la " morte " et la " vivante " ), mais la tendance à identifier, au coeur des quatre saisons principales, des mini-saisons de 20 ou 40 jours (à valeur largement symbolique) y est très marquée. Il arrive que l'étymologie soit évidente, les noms des " saisons " ayant souvent un premier sens relatif à la température, à la verdure ou à une activité agricole particulière, Mais il arrive aussi, comme dans le cas de 'printemps' et de 'fête', que la relation entre deux lexèmes soit plus difficile à démêler, alors même que le caractère emprunté du second ne fait aucun doute

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