Le travail d'internationalisation des luttes : le cas de La Vía Campesina - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2016

Le travail d'internationalisation des luttes : le cas de La Vía Campesina

Résumé

Drawing on a method of entangled history, this thesis examines the international peasant movement named La Vía Campesina as a case-study. It explores how peasant activists have connected themselves beyond national borders, and reconstructs as far as possible the meaning, the variable density of these connections, and their change over time. The study shows that this linking process is not limited only to geographic mobility and physical encounters among activists, but that it has also repercussions at discursive and cognitive levels. It further explores the significant work that the activists have accomplished to construct common interpretative schemes, by articulating, extending and unifying pre-existing and isolated problems. The study identifies several ways for the farmers’ organizations to set the “international” up as a due cause of mobilization efforts. The study emphasizes how the interweaving of local, national and international spheres in the construction of a transnational social movement puts a spontaneous and narrow explanation of the emergence of La Vía Campesina into perspective. It enables also, more generally, to get rid of mono-causal explanations using the muddled and confusing term of “globalization” to justify the growth of transnational social movements.
Prenant appui à la fois sur une approche d'histoire croisée et sur une enquête de terrain, la thèse étudie le cas d'un mouvement paysan à vocation internationale nommé La Via Campesina. Elle explore les modalités par lesquelles ont pu s'accomplir des connexions entre militant-e-s paysan-ne-s par-delà les frontières nationales, tout en restituant le sens de ces connexions, leur densité variable, ainsi que leur transformation à travers le temps. Elle montre que ce processus de connexion ne réduit pas seulement à des mobilités'et rencontres physiques de militant-e-s mais qu'il a également des conséquences sur un plan discursif et cognitif. La thèse entreprend ainsi de mettre en lumière le travail de construction de schèmes d'interprétation communs qu'ont progressivement opéré les militant-e-s grâce à un travail d'articulation de problèmes qui demeuraient jusque-là isolés au sein de plateformes revendicatives unifiées. On identifie en outre plusieurs modalités, pour les organisations paysannes étudiées, d'ériger « l'international » en motif d'action collective. L'insistance sur l'imbrication de logiques locales, nationales et internationales dans la construction d'une action collective transnationale permet de relativiser une lecture par trop spontanéiste et étroite de l'émergence de La Via Campesina, et de se déprendre, plus largement, d'une explication monocausale mobilisant la « globalisation » comme principe explicatif du développement de mouvements sociaux transnationaux.
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hal-01287559 , version 1 (13-03-2016)

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  • HAL Id : hal-01287559 , version 1

Citer

Delphine Thivet. Le travail d'internationalisation des luttes : le cas de La Vía Campesina. [Rapport de recherche] Etudes et Documents n°8, Centre Maurice Halbwachs - CNRS - EHESS - Ecole Normale Supérieure. 2016, pp.26. ⟨hal-01287559⟩

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