Nouveaux contrastes en imagerie X
Résumé
La construction de sources de lumière synchrotron permettant d’obtenir des faisceaux de rayons X cohérents, monochromatiques et à haut flux, mais aussi l’avènement de détecteurs à comptages de rayons X utilisant la technologie à pixels hybrides développée pour la trajectographie de particules chargées en physique des hautes énergie ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine de la tomographie par rayons X et des contrastes qu’elle permet d’obtenir entre différents tissus. D’une part, l’imagerie X de contraste de phase permet d’améliorer la sensibilité de l’imagerie X classique par absorption de plusieurs ordres de grandeurs. Cette technique implémentée en mode propagation et couplée à la tomographie synchrotron a permis d’obtenir des images quantitatives 3D des tissus vivants avec une résolution spatiale isotrope pouvant aller
jusqu'à quelques dizaines de nanomètres. D’autre part, la tomographie X spectrale est devenue possible, notamment grâce à l’utilisation de détecteurs à pixels hybrides de silicium ou de CdTe de l’ordre de la centaine de microns, et a permis de réaliser des images au K-edge d’agents de contraste préalablement administrés au petit animal. Cette approche qui est basée sur une analyse soustractive de coupes reconstruites dans des fenêtres d’énergie situées de par t et d’autre du K- edge d’un traceur métallique, fait de la tomographie par faisceau de rayons X polychromatique une modalité intrinsèquement anatomique et fonctionnelle qui devrait permettre à terme d’imager simultanément plusieurs agents de contrastes à base d’iode, de baryum, de gadolinium ou encore de nanoparticules d’or fonctionnalisés pour observer des fonctions de
perfusion ou d’inflammation chez l’animal vivant.