Littérature arabe et société : une problématique à renouveler. Le cas de la "nahda"
Résumé
La baisse des études dites "littéraires" s'explique par la domination, dans ces études, des recherches portant sur les textes classiques. L'approche orientaliste continue à régner, avec une focalisation sur les textes venus du monde arabe mais écrits en français. La majeure partie des travaux reste fondée sur une problématique ancienne, qui pose une rupture entre littérature ancienne et moderne, celle-ci étant vouée à l'imitation des productions occidentales. Sans guère de réflexion sur leur méthodologie, les analyses se fondent sur une sociologie naïve des textes, privilégiant leur dimension politique aux dépens de leurs caractéristiques esthétiques. Pour rompre avec ces lacunes, il conviendrait d'aborder de nouvelles approches qui reconnaissent, pour commencer, la profonde restructuration du champ littéraire à l'époque de la renaissance arabe (nahda), dans une visée explicative qui ne serait plus dominée par le paradigme occidental tout en restant attentive à l'"acculturation à l'imprimé à l'oeuvre dans ces sociétés. Dans la perspective de cette nouvelle économie symbolique, il conviendrait de prolonger les premières histoires du livre imprimé arabe, par rapport à son lectorat, au marché de l'écrit, au nouveau "fait littéraire" qui permet la naissance de l'écrivain arabe moderne. Rompre avec la doxa littéraire qui domine l'appréciation des oeuvres serait possible grâce à une meilleure connaissance de leur réception et de leurs usages sociaux.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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