Différenciation genre du champ littéraire et valeur positionnelle du ré-investissment générique: l'exemple de "Quatrième version" de Luisa Valenzuela
Résumé
Dans les productions littéraires des autrices qui questionnent les contraintes et les limites qui pèsent sur l’accès et la pratique du discours littéraire des femmes, la gestion de « l’investissement générique » apparaît comme un véritable marqueur de positionnement. Le positionnement des femmes en littérature est en effet inextricablement lié au questionnement du « genre des genres » qui a historiquement construit une frontière ritualisée et hiérarchique entre les genres dits féminins et masculins et ainsi servi le cantonnement des autrices à un territoire discursif minoré. L’interrogation des modalités sexuées de l’investissement générique dans la nouvelle « Cuarta versión » de Luisa Valenzuela, à laquelle nous procédons dans cet article, nous conduit à explorer les enjeux positionnels de la réappropriation des genres dits féminins, comme le journal intime ou l’épistolaire. Cette analyse des relations entre genres littéraires et rapports de genre a pour ambition première de porter au jour la tension qui caractérise la construction du positionnement générique des femmes, confrontées au « dilemme de la différence ». Les remaniements génériques que nous envisageons sont en effet pris dans une oscillation qui conjugue le jeu avec, d’une part, la revalorisation du féminin et, de l’autre, la déstabilisation des frontières entre les genres sexuels et textuels. L’on pose ainsi dans cet article l’hypothèse de l’existence d’un positionnement générique « impur », qui malmène systématiquement l’opposition masculin/féminin sans qu’elle soit pour autant dépassée dans sa dimension systémique, pour explorer les tensions à l’oeuvre dans le processus de légitimation de la production des femmes dans le champ littéraire.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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