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Article Dans Une Revue Techniques et culture Année : 2013

“No grave”: humans treated like dogs.

Des humains traités comme des chiens

Résumé

The discovery of human skeletons of all ages discarded in garbage dumps alongside animal remains illustrates a practice documented in ancient texts. For reasons that are still poorly understood, certain individuals did not receive the habitual funerary rites, but were abandoned in waste dumps as mundane items of detritus. We have examined the archaeological evidence of this practice and shown how it differs from all other known forms of human burial. The analysis presented here illustrates some of the mechanisms that led to the deliberate denial of a grave to certain individuals. In the cases we studied, the phenomenon appears to be linked to certain very specific social contexts, and to concern only the most marginalized members of the population. Situations of war also gave rise to such extremes. We consider that the presence of animal skeletons, food waste and varied other types of detritus alongside human skeletons defines one form of graveless burial. This simple definition makes such cases easy to identify, even though this inhabitual association is not always recorded by archeologists, notably because of the way their work is organized. The identification of human bones by archeozoologists is not always followed by an anthropological study, or by a joint publication. So beyond the cases described here, many others are doubtless gathering dust on the shelves of post-excavation storing place. These new examples will broaden our knowledge of this social phenonomen which, while marginal and little-known, still has much to tell us.
La découverte de squelettes humains de tous âges, jetés dans les dépotoirs, au milieu de restes de faune, illustre un fait connu par les textes. Pour des raisons encore mal cernées, certains individus n’ont pas bénéficié des traitements funéraires en vigueur, mais ont été abandonnés comme de vulgaires déchets au milieu de détritus. Nous en avons recherché des témoignages archéologiques et montré en quoi ils se distinguent de toutes les autres formes de sépultures connues. L’analyse présentée ici dégage quelques-uns des mécanismes qui ont conduit certains individus à être privés intentionnellement de sépulture. Dans les cas retenus, cela semble lié à des contextes sociaux bien précis et réservé aux éléments les plus fragiles de la population. En outre, des situations de conflit ont également abouti à de telles extrémités., L’association de squelettes d’animaux, de reliefs alimentaires et de divers autres déchets avec des squelettes humains définit, pour nous, une des formes de non-sépulture. Cette définition simple permet de la repérer aisément, alors que cette association insolite n’est pas toujours perçue par les archéologues, notamment en raison de l’organisation du travail. L’identification d’ossements humains par l’archéozoologue n’est pas toujours suivie d’une étude anthropologique, ni par une publication conjointe. Aussi, au-delà des cas révélés ici, d’autres dorment sans doute sur les étagères des dépôts de fouille. Ces nouveaux exemples viennent enrichir nos connaissances sur ce phénomène social marginal et méconnu, mais qui reste toujours d’actualité.

Dates et versions

hal-01275623 , version 1 (17-02-2016)

Licence

Copyright (Tous droits réservés)

Identifiants

Citer

Isabelle Rodet-Belarbi, Isabelle Séguy. Des humains traités comme des chiens : La «  non sépulture  ». Périodes historiques, France. Techniques et culture, 2013, Le Cadavre en procès, 60, pp.60-73. ⟨10.4000/tc.6864⟩. ⟨hal-01275623⟩
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