Comportement du douglas face aux contraintes climatiques récentes
Résumé
Dans un contexte de changement climatique annoncé, Nathalie Bréda, Directrice de Recherches à l’INRA, a été invitée à dresser la synthèse des observations réalisées par l’INRA au lendemain des dépérissements constatés, notamment en Bourgogne et Midi Pyrénées, à la suite de sécheresses récurrentes de 2003 à 2006. Même si ces dépérissements, pour spectaculaires qu’ils soient, ne représentent qu’une proportion infime des peuplements aujourd’hui en place, ils constituent néanmoins une alerte de vigilance à laquelle il convient d’être attentif. C’est la raison pour laquelle l’INRA a engagé, suite aux indications de rougissement et mortalité relayées par les propriétaires privés, un certain nombre d’études (Anne-Sophie Sergent, Philippe Rozenberg, Louis Michel Nageleisen, Benoit Marçais et al) dans le but d’appréhender l’origine du phénomène. Après trois ans de recherches, les conclusions de l’étude dendrochronologique sont claires : le déficit hydrique est le premier facteur explicatif des variations interannuelles de croissance radiale du douglas. Des mortalités apparaissent à l’issue d’un déficit hydrique cumulé d’au moins deux années consécutives. D’une façon générale, si la mortalité ou la perte de production trouvent leur origine principale dans un déficit hydrique marqué, elles résultent toujours de la conjonction de plusieurs facteurs de vulnérabilité tels que la réserve utile en eau et la richesse du sol ou bien encore des caractéristiques intrinsèques du peuplement (âge, densité), ainsi que de la vigueur de l’arbre avant la survenue des sécheresses. A l’issue de ces recherches, il est recommandé d’attacher un soin tout particulier au choix de la station au moment d’installer un peuplement, en privilégiant, en premier lieu, les stations qui bénéficient d’une réserve utile en eau suffisante. Au-delà, il conviendra de veiller au maintien de la fertilité, en évitant plus particulièrement les durées de révolution trop courtes qui sont source d’épuisement du stock d’éléments minéraux. L’adaptation du rythme et de l’intensité des éclaircies au contexte pédoclimatique figure également parmi les recommandations de Nathalie Bréda.