Le public des centres de science : objet d’étude et/ou acteur du dispositif ?
Résumé
Depuis deux décennies au moins, un ensemble de travaux tendent à considérer les usagers et/ou le public comme des acteurs animés par des motivations et des intérêts tenant tant à leur vécu personnel qu’à leur inscription dans un contexte culturel, social ou politique. Ainsi, du côté des études sur les publics, le terme public uptake (que l’on peut traduire par « appropriation ») s’est progressivement imposé dans les travaux britanniques prenant ainsi leur distance avec le modèle linéaire et le modèle du déficit (Wynne, 1992). En France, une dynamique similaire semble s’être enclenchée suite aux transformations structurelles et fonctionnelles des musées et des centres de science (Davallon, 1998).
Ce texte met en rapport les évolutions des études en sciences humaines portant sur les usagers et les publics avec les transformations des dispositifs de médiations. Un terrain nous intéresse plus particulièrement : les centres de science et en particulier les nouveaux rôles joués par le public au sein des dispositifs ces dernières années. De simple spectateur/apprenant il est de plus en plus appelé à devenir acteur en interagissant avec le dispositif, en se prêtant à des opérations d’évaluation (préalables, formatives ou sommatives) ou à des exercices participatifs. Quelles sont les conceptions du public/de l’usager qui participe à la mise en œuvre de ces dispositifs ? Comment le rôle d’acteur dévolu au public est-il défini et délimité ? Dans quelle mesure les problématiques académiques récentes se saisissant des publics sont-elles intégrés à la conception de ce « nouveau public/acteur » et comment sont-elles interprétées dans la pratique ?
Nous nous interrogeons sur les relations entre ces deux évolutions en analysant les compte-rendu rédigés par et publiés pour les acteurs de la médiation (publications de l’OCIM, de l’AMCSTI) relatifs aux publics.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)