Le macro-outillage lithique sur les sites de l’âge du Bronze armoricain. Quelques hypothèses fonctionnelles pour aborder la notion d’artisanat
Résumé
La notion d’artisanat reste délicate à manipuler en Protohistoire car ses différentes acceptions recoupent des niveaux d’interprétation sociaux et économiques multiples. Les productions artisanales sont des productions plus ou moins spécialisées, résultant de la maîtrise et de la transmission de savoir-faire par une personne ou un groupe de personnes socialement défini. Mais cette acception très large reste cependant très incomplète, si l’on considère que la notion d’artisan désigne historiquement un statut avant tout juridique. Elle est alors étroitement liée à un contexte de production économique centralisé, où la concentration de pouvoir et de richesse permet l’émergence d’une véritable activité structurée autour d’ateliers et pratiquée à temps plein, parfois dédiée à des productions de prestige. Les données archéologiques disponibles sur l’âge du Bronze ne nous permettent d’accéder que de manière inégale à ces niveaux d’interprétation techniques, sociaux et économiques. À travers l’étude techno-fonctionnelle du macro-outillage de deux sites de l’âge du Bronze moyen et final armoricain (la Tourelle à Lamballe, Côtes-d’Armor et Leslouc’h à Plouédern, Finistère), il est possible d’aborder plusieurs niveaux d’interprétation dont la spécialisation fonctionnelle des outils, des tâches et des producteurs au sein de différentes chaines opératoires (alimentaire, céramique, métallurgique, etc.) et l’organisation des zones de production en fonction du statut des sites