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Article Dans Une Revue Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie Année : 1999

Machine et organisme chez Diderot

Résumé

I. Is it possible to distinguish radically between a mechanical and a materialistic explanation of life ? Even in the mechanical vision, there is a compromise, as materialism is not simply abstract but truly living on the anatomical level of micro-machines. A new problem : if the machine is vivified or animated, do we come back to the idea of the universe as a living macrocosm or animal (Rêve de D’Alembert) ? The important of the solution of the great predecessor Leibniz, philosopher of the organism as a ‘natural machine’. II. Partial description of the conceptual framework of natural and material philosophies of the organism. Reference to the argument of Paul Janet (1881), that the late Diderot constructed a type of philosophy of the organism, thus escaping the narrow boundaries of materialism, in particular in his Réfutation d’Helvétius. But where does this philosophy begin ? Are the leitmotiven of Diderot’s philosophy, namely sensibility and organisation, equivalent to the topos of organism ? III. Does the conceptualisation of the organism, which may imply the notions of individuality and interiority, imply going beyond materialism ? The more one emphasizes vital phenomena and thus Life itself, a meta-scientific function, the further one goes from a generalised counting of material forms. The more one develops a dynamic materialism, the more one looks at emergent functions, vital forces, all that represents a leap beyond the primitive Urschleim, – in other words the more one states that the brain is the problem for materialism to solve – the more one develops a philosophy of the brain. The epistemological status of neurology is touched on ini the Éléments de physiologie. Conclusions. The status of the machine is complex ; there are natural machines and everything in nature is mechanically. If the machine is demoted in favour of the organism, we run the risk of a certain Hegelianism, leaving the terrain of matter. Is the distinction between machine and organism valid ?
I. Le problème du rapport entre matérialisme et mécanisme. Modèles mécaniques du vivant. Est-ce possible de différencier radicalement entre une explication mécanique de la vie et une explication matérialiste ? Spécificité des Lumières à cet égard (entre cartésianisme et réductionnisme contemporain). Mais même dans la vision mécanique, il y a une formule de compromis ; le matérialisme ne serait plus seulement abstrait mais réellement vivant sur le plan anatomique des micromachines. Nouveau problème : si on vivifie ou on animise la machine, retombe-t-on dans l’idée de l’univers comme macrocosme vivant ou grand animal (Rêve de D’Alembert) ? Importance de la solution du grand prédécesseur, Leibniz, philosophe de l’organisme en tant que « machine naturelle ». II. Description partielle de la « grille » conceptuelle des philosophies de l’organisme, dans le domaine naturel et matériel. Référence à l’argument de Paul Janet (1881) que le dernier Diderot construit ce que nous nommerions une philosophie de l’organisme, et par là même quitte les confins étroits du matérialisme, notamment dans sa Réfutation d’Helvétius. Mais où et quand commence cette philosophie de l’organisme ? Rôle de la phénoménologie, exemple principal : Kurt, Goldstein. Est-ce que les fils conducteurs de la philosophie de Diderot, à savoir la sensibilité et l’organisation, sont équivalents à ce topos de l’organisme ? III. Est-ce que la conceptualisation de l’organisme, qui implique éventuellement les notions d’individualité et d’intériorité, implique un autodépassement du matérialisme ? Plus on met l’accent sur les phénomènes vitaux et donc la Vie elle-même, fonction méta scientifique, plus on s’éloigne d’une comptabilité généralisée des formes matérielles. Plus on fait du matérialisme dynamique, plus on s’intéressera aux fonctions émergeantes, aux élans vitaux, à tout ce qui représente un « saut » au-delà de l’Urschleim primitif ; en d’autres termes, plus on posera que le cerveau est le problème à être résolu par le matérialisme, plus on fera ... une philosophie du cerveau. Le statut épistémologique de la neurologie est effleuré dans les Éléments de physiologie. Conclusion. Le statut de la machine est complexe : il y a des machines naturelles, tout se fait mécaniquement dans la nature. Si on dévalorise la machine au profit de l’organisme, on court le risque de retomber dans un certain hégélianisme, en quittant le terrain de la matière. La distinction entre machine et organisme a-t-elle lieu d’être ?

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Citer

Charles T. Wolfe. Machine et organisme chez Diderot . Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 1999, 26, pp.213-231. ⟨10.4000/rde.1832⟩. ⟨hal-01233044⟩
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