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Communication Dans Un Congrès Année : 2013

Affinité pour l’Homme et attachement à la mère chez les ovins : similarités révélées par une approche comparative multidisciplinaire

Résumé

Les ruminants sont particulièrement grégaires et construisent des liens d’attachement dès leur plus jeune âge. La relation avec la mère est particulièrement éloquente à ce sujet, et on sait combien celle-ci est déterminante pour le développement psychobiologique du jeune. Or en élevage, la mise en allaitement artificiel (AA) du nouveau-né est fréquente ; elle n’offre pas toujours des conditions satisfaisantes pour les jeunes et se traduit par des résultats zootechniques décevants. L’intégration de l’éleveur dans le tissu social des animaux de rente au travers d’interactions positives est une notion récente prise en compte dans la question du bien-être animal. Pour le jeune ruminant, l’Homme pourrait en partie pallier l’absence de la mère mais le degré d’affinité d’une telle relation n’a jamais été évalué. L’objectif du projet ANR Bond.007 a été de comparer la relation Homme-animal chez des agneaux élevés en AA à la relation mère-jeune au travers d’une approche multidisciplinaire centrée sur un acteur connu pour son implication dans les comportements sociaux : l’ocytocine (OT). L’utilisation de paradigmes expérimentaux inspirés de la psychologie humaine montrent que les agneaux âgés de 3-4 semaines expriment une claire préférence pour leur mère par rapport à une autre brebis, fut elle étrangère ou familière. Les tests de séparation et de réunion sociale montrent que c’est également la mère qui possède le pouvoir apaisant le plus prégnant. Des comportements affiliatifs similaires mais moins contrastées sont obtenues avec le soigneur familier à conditions que les interactions initiales, même si elles sont de courtes durées, inclues des stimulations tactiles (caresses). Lors des caresses, les agneaux expriment alors des postures d’apaisement et une baisse de la fréquence cardiaque associée à une activation du système parasympathique. Les réactions de détresse et d’accalmie liées à la séparation et à la réunion sociale ne sont pas implicitement associées à des variations de la cortisolémie, suggérant une certaine immaturité de l’axe corticotrope. En revanche une libération d’OT plasmatique est observée au cours des tétées et des rencontres avec la mère, et des nourrissages et des caresses par l’Homme. L’implication de ce système dans les relations affiliatives est suggérée dans la relation mère-jeune par l’utilisation d’antagonistes qui perturbent la construction de la relation d’attachement. Au niveau neurobiologique, force est de constater que les caresses n’entrainent pas non plus d’activations cérébrales différentielles par rapport à la simple présence humaine, ni ne sollicitent-elles davantage les neurones à OT. Il apparait qu’une fois la relation établie, les caresses ne sont pas indispensables pour induire une réaction d’apaisement, la simple présence humaine étant suffisante. Ce projet révèle des ressemblances dans l’expression de la relation Homme-animal et mère-jeune, les réponses biologiques concomitantes aux interactions positives, et la sollicitation du système ocytocinergique. Qu’une telle relation prenne forme alors que l’Homme n’intervient que très sporadiquement souligne la puissance des contacts positifs, tout comme celle de la tétée qui intervient dans la construction de l’attachement à la mère.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01210702 , version 1 (02-10-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01210702 , version 1
  • PRODINRA : 272057

Citer

Raymond Nowak, Eric Archer, Elodie Chaillou, Juliette Cognie, Fabien Cornilleau, et al.. Affinité pour l’Homme et attachement à la mère chez les ovins : similarités révélées par une approche comparative multidisciplinaire. 5. Journées d'Animation Scientifique du département Phase (JAS Phase 2013), Institut National de Recherche Agronomique (INRA). UAR Département Physiologie Animale et Systèmes d'Elevage (0558)., Oct 2013, Paris, France. ⟨hal-01210702⟩
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