À la table des Saints. Petite et divertissante hagiographie gastronomique et juridique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Courrier de l'environnement de l'INRA Année : 2002

À la table des Saints. Petite et divertissante hagiographie gastronomique et juridique

Résumé

Les saints balisent nos routes et nos chemins. Leurs noms se trouvent inscrits à l’entrée des villes et des villages gourmands : Sainte-Menehould (51) et ses pieds de porc, Oloron-Sainte-Marie (64) et sa garbure, Saint-Mihiel (55) et ses croquets, Saint-Léonard (87), ses massepains... Les saints rythment aussi nos activités quotidiennes. On va aux champignons à la Saint-Roland, on soutire le vin à la Saint-Martin, on tue le porc à la « Saint-Cochon »1 et les auteurs de grivèlerie règlent leur note de restaurant à la Saint-Glinglin2... Les noms des saints peuvent, à certaines occasions, tenir lieu de calendrier alimentaire. Les saints composent le menu : le Vendredi-Saint : morue ; huîtres à la Saint-Sylvestre ; champagne à la Saint-Valentin, au cours d’un dîner coquin - voire plus si affinité3... La fête de chaque saint se place, normalement, au jour anniversaire de sa mort, jour considéré par l’Église comme celui de sa véritable naissance (dies ejus natalis). En venant au monde, l’enfant reçoit un « nom de baptême » qui, selon l’usage, donne lieu à une fête annuelle. On juge que le refus d’un parent, converti aux Témoins de Jéhovah, de participer à ces festivités domestiques contribue à la destruction des liens familiaux et peut, ajouté à d’autres reproches, constituer une cause de divorce4. L’engouement pour la saintomania, résulte également du fait que des gens repèrent les dates et même les saisons, non par le jour des mois, mais par la fête des saints. Dans ce cadre s’inscrivent nombre de dictons. Parce que la cuisine commence au marché, des saints commandent le contenu du panier : Quand Saint-Marc (25 avril) n'est pas beau, pas de fruits à noyau ; A la Saint-Laurent (10 août), la noix craque sous la dent ; Si le soleil luit pour Sainte- Eulalie (12 février), pommes à la folie... D’autres saints rythment les travaux culinaires : A la Saint-Martial, point de charcuterie à l'ail ; A la Saint-Anatole (3 juillet), confitures dans la casserole...
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Format : Autre
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Commentaire : Texte intégral

Dates et versions

hal-01202639 , version 1 (21-09-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01202639 , version 1

Citer

Jean-Paul Branlard. À la table des Saints. Petite et divertissante hagiographie gastronomique et juridique. Le Courrier de l'environnement de l'INRA, 2002, 45, pp.77-84. ⟨hal-01202639⟩
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