Réécrire de connivence : les fortunes dialogiques de l'allusion
Résumé
Cet article étudie l’allusion, forme de dialogisme omniprésente dans les romans de Jean Rouaud, publiés de 1990 à 1999. Après avoir caractérisé celle-ci comme un énoncé dialogique qui fait entendre plusieurs voix en les feuilletant, j’envisage les différentes configurations allusives du corpus et montre que celles-ci exploitent les trois dimensions dialogiques (dialogisme interdiscursif, interlocutif et autodialogisme). Pratique citative d’un narrateur traversé par des voix entre lesquelles il ne tranche pas, réponse aux attentes suscitées chez le lecteur et dynamique d’un discours qui dialogue avec lui-même, l’allusion combine plusieurs aspects qui lui donnent un statut figural dans ce corpus.