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Article Dans Une Revue Les cahiers de praxématique Année : 2012

Figures du discours et frontières notionnelles

Résumé

The theorical background of this paper consists in the works of Détrie (praxematic approach) and Bonhomme or Rabatel (pragmatic and enunciative analysis) which both consider figures as enunciative tools. We aim at studying how figures imply notional changes and make frontiers and categories move. The first part examines hypallage (un papier coupable / a guilty paper), paradiastole (vos héros sont des assassins / your heros are assassins), and antanaclasis (la vraie éloquence se moque de l’éloquence / eloquence is not the business of true eloquence), three figures that play on the referential component of speech to build unexpected identifications. The second part shows that pleonasm and tautology are complementary as regards the notional segmentation they set : pleonasm is a dynamic process leading to the valorisation of one singular occurrence (vieilles vieilleries / old old-fashioned things) whereas tautology gives a static representation of the notion concerned (une divorcée est une divorcée / one divorce is one divorced). Figures thus build some proper categories and enable the enunciator to discuss the conventional categories he meets when choosing a way of naming.
L’arrière-plan théorique de ce travail sur les figures articule l’approche praxématique et dialogique (Détrie) avec l’analyse pragma-énonciative (Bonhomme, Rabatel). Toutes deux permettent de penser les figures non seulement comme des configurations discursives saillantes mais comme des processus d’ajustement énonciatif. Le présent article vise à examiner en quoi les figures du discours impliquent des remaniements notionnels, font bouger les catégorisations et jouer les frontières entre notions. La première partie est consacrée aux figures de la nomination que sont l’hypallage (un papier coupable), la paradiastole (vos héros sont des assassins), et l’antanaclase (la vraie éloquence se moque de l’éloquence), qui construisent des identifications qui ne vont pas de soi et travaillent la composante référentielle du discours. La seconde envisage l’activité respective du pléonasme et de la tautologie sur les frontières notionnelles. Ces deux figures sont particulièrement intéressantes car elles donnent l’impression d’orienter toutes deux vers l’attracteur (le beau beau, le beau est le beau), alors que c’est seulement vrai du pléonasme (vieilles vieilleries) tandis que la tautologie asserte pour sa part une frontière stricte et mobilise une représentation statique de la notion (une divorcée est une divorcée). Les figures, plutôt que de légitimer ou bousculer des catégories en langue, construisent des catégorisations propres à l’énonciateur qui rencontre et discute ce faisant des catégorisations stabilisées dans le discours.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01182144 , version 1 (30-07-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01182144 , version 1

Citer

Lucile Gaudin-Bordes, Geneviève Salvan. Figures du discours et frontières notionnelles. Les cahiers de praxématique, 2012, La frontière notionnelle en langue et en discours, 53, pp.121-142. ⟨hal-01182144⟩
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