Analysing the origins of the strong variability of impact by Tischeria ekebladella, a common mining moth on oak leaves.
Analyse de l’origine des fortes variations d’impact de Tischeria ekebladella, micro-lépidoptère minant les feuilles de Chêne, commun en Bourgogne.
Résumé
Tischeria ekebladella (Lepidoptera : Gracillariidae) is a common moth with its caterpillar often mining oak leaves, more
rarely chestnut leaves. As a rule, the mining impact of the species exhibits strong variations according to locations,
inviting to investigate quantitatively the respective contributions of the three main factors that regulate the level of mines
density within host. As the direct monitoring in the fi eld of these governing factors is very diffi cult (when not virtually
impossible), we use a newly designed procedure (“MELBA”) which allows tracing back to these factors indirectly, on the
basis of posterior, easily recorded data (in terms of the histogram of the distribution of the numbers of mines per hostleaf).
The respective contributions to the mine impact variability of Tischeria ekebladella, according to locations, were
estimated by this procedure as: (i) 49% due to variations of host-leaf quality ‘α’, (ii) 45% due to variations of mothers’
local density (density of mothers’ visits to host-leaves ‘μ’) and (iii) a small contribution only (6%) due to variation of
clutch-size ‘nc’. The estimated degree of mothers’ selectivity among host-leaves prior to egg-laying is rather strong
(proportion of rejected host-leaves from 50% up to more than 80%). Yet, the host-leaf quality proves having no signifi cant
infl uence upon the clutch-size in this species. Also, the average quality of leaves within a given oak tree seems to have
no appeal on females and thus, no signifi cant infl uence on the local density of Tischeria mothers.
l’intérieur des feuilles. L’impact de ces insectes, tel qu’il peut aisément s’apprécier par la densité des mines foliaires,
est éminemment variable selon les espèces mais également d’une station à l’autre (d’un chêne à un autre) pour une
même espèce mineuse. Des variations d’impact d’un ordre de grandeur et parfois bien davantage sont courantes et
se rencontrent au demeurant chez la plupart des insectes phytophages. Cependant, ces variations d’impact n’ont pas
ordinairement pu recevoir d’explications exhaustives, intégrant l’ensemble des contributions des facteurs susceptibles
d’infl uer sur le niveau d’impact. Cette limitation ne tient pas à une insuffi sance d’approche théorique mais plutôt à la
quasi-impossibilité d’évaluer en direct, sur le terrain, l’ensemble des principaux facteurs infl uents, en particulier s’agissant
d’insectes de petites taille, infra-centimétrique. Le recours à une procédure permettant de restituer indirectement et
rétrospectivement les valeurs estimées des facteurs gouvernant le niveau d’impact (procédure ‘MELBA’), à partir de
données de terrain aisément accessibles a posteriori, permet de lever commodément cette diffi culté, au moins pour le
cas particulier des insectes phytophages à stade larvaire se développant aux dépens d’une seule et même feuille hôte :
insectes inducteurs de galles ou fonceurs de mines.
Le micro-lépidoptère Tischeria ekebladella est l’une des espèces mineuses les plus spectaculaires sur nos chênes, sujette
elle aussi à forte variation de niveau d’impact d’une station à une autre. On met ici à profi t la procédure susmentionnée
pour préciser quantitativement les contributions respectives des différents facteurs infl uant sur la variabilité observée
du niveau d’impact de Tischeria ekebladella. On montre notamment que les variations de qualité foliaire des chênes
hôtes contribue tout autant (ici pour 49 %) aux variations d’impact de l’insecte que la densité locale des mères
pondeuses (45 %), souvent seule invoquée. Un autre facteur, ordinairement totalement ignoré, le niveau de fécondité
par ponte (taille de ponte élémentaire) joue également ici, avec une contribution il est vrai comparativement minoritaire
(6 %). L’application de la procédure ‘MELBA’ permet en outre d’accéder indirectement à des traits de comportement
inobservables en pratique. On montre ainsi que les mères sont assez exigeantes quant au niveau de qualité des feuilles
de chênes acceptables pour ponte (de 50 % jusqu’à plus de 80 % des feuilles du chêne-hôte peuvent être rejetées selon
les stations). En revanche, on met en évidence que la qualité foliaire n’apparaît pas avoir d’infl uence sur la taille de ponte
élémentaire et n’exerce pas non plus de rôle attractif différentiel à distance sur les mères pondeuses.