. Hadès, une période régulière de vie, d'amour et de plaisirs avec Astarté. Le mythe d'Adonis s'oppose en cela à l'interprétation eschatologique du mythe d

, allégorisé par ce mythe, laisse entendre que la mémoire de la création est une promesse pour le futur. Bien que mortel, Adonis instaure une histoire des origines autant qu'une histoire des fins. Il rappelle implicitement le mystère pascal. Certains vers peuvent d'ailleurs évoquer la passion d'un sage mystique autant que celle du Christ. On en trouve une allusion possible dans l'un des poèmes de « Musique-II » : J'avais l'intention de révéler l, Chaque Adonis mourant participe du premier jour. L'éternel retour

, Ma passion m'a rendu transparent et les mots ont déserté ma langue 32

. En-somme, . Préfigure-un-chemin-qui-mène-À-soi,-c'est-À-dire, «. Le-reformule-le-poète, and . Dans, Or dans le panthéon phénicien, il a le nom d'Eschmoun lequel a pu être identifié à Adonis. En effet, selon une étude d'Ernest Babelon 34 , une pièce de monnaie phénicienne le représente sous les mêmes traits féminins que ceux du prince Adonis. Asclépios est donc l'autre nom d'Adonis. Le mythe d'Adonis est le drame d'un sujet éprouvé en lui-même sous diverses formes et identités. Dans un article, « l'écriture aujourd'hui », Adonis rappelle que « l'homme écrit et lit pour se libérer, pour détruire tout pouvoir-céleste ou terrestre-non pas au nom d'un autre dieu-père, mais au nom de l'homme luimême » 35. Aussi il ne s'agit pas pour le poète de chanter la gloire d, vol.33

, L'éthique qui se dégage de ces poèmes se fonde sur un acte de vie et de contestation d'une écriture première sans quoi l'écriture ne serait pas création, vol.32

. Adonis, Commencement du corps fin de l'océan, op. cit, p.71

E. Babelon and . Le-dieu-eschmoun, Compte-rendu des séances de l'Académie des Inscriptions et des Belles Lettres, vol.48, pp.231-239, 1904.

L. Adonis and . Prière, , p.329

, Ce sujet est le même car comme l'explique Adonis, « écrire, c'est prouver notre dignité humaine, affirmer que l'homme est plus sagace que les dieux, qu'il est le premier écrivain parce qu'il est le premier lecteur » 37. Le corps soi-disant, fût-il biologique, métaphysique, sidéral ou autre, ne dit donc qu'une même chose : il est un. Cette unité, à l'origine de l'être, peut donc se dire. Ainsi, dans la poésie adonisienne, création d'une pensée poétique spécifique à Adonis n'a de sens que dans la mesure où, selon l'expression de Meschonnic, « elle fait quelque chose au sujet, au sujet qui, vol.36

H. Meschonnic, Célébration de la poésie, p.43

L. Adonis and . Prière, , p.330

L. Adonis and . Diwân-de-la, Gallimard, p.15, 2008.