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Communication Dans Un Congrès Année : 2014

Le voyage en Italie pour les peintres flamands du XVIe siècle : une étape indispensable ‘per imparare la buona architettura’ ?

Résumé

À la Renaissance, le voyage dans la Péninsule constitue une étape incontournable pour tout artiste européen soucieux de parfaire sa formation par un contact direct avec les antiquités romaines et l’art des grands maîtres italiens, de Masaccio à Michel-Ange. À cet attrait que représente l’Italie, les peintres flamands n’y sont pas particulièrement sensibles, du moins jusqu’aux toutes premières années du XVIe siècle. Trop occupés à prolonger le digne héritage des Primitifs, ils n’éprouvent aucun intérêt particulier à se lancer dans un tel voyage, mais les choses changent avec le départ de Jean Gossart pour Rome en 1508 car, à son retour dans les anciens Pays-Bas, il entreprend une « italianisation » de l’art pictural traditionnel en introduisant notamment dans son œuvre le nu mythologique et des décors inspirés de l’architecture classique. Fascinés par le nouveau souffle péninsulaire qu’il donne à ses tableaux, de nombreux artistes flamands et hollandais prendront après lui la route pour l’Italie, Jan van Scorel, Lambert Lombard et bien d’autres. À ce groupe de peintres que l’on désigne sous le terme de « Romanistes », et dont Jean Gossart fait figure de chef de file, appartient également le Bruxellois Bernard van Orley. Contemporain de Gossart et peintre attitré de Marguerite d’Autriche, « Maître Bernard », comme le surnomme Albrecht Dürer lors de son passage à Bruxelles pendant l’été 1520, occupe une place à part dans cette « école » de peinture qui prône l’imitation des maîtres italiens, puisqu’il est le seul à n’avoir jamais fait le voyage outre-monts. C’est effectivement à domicile que Van Orley se forme à l’italianisme, d’abord à la cour de la régente à Malines, puis au contact des cartons de Raphaël arrivés à Bruxelles en 1517. Si cet apprentissage « maison » apparaît comme un handicap difficile à surmonter, l’étude des œuvres du peintre a montré qu’il avait su s’imprégner d’un art auquel il était totalement étranger en tirant profit des quelques occasions qui s’étaient présentées à lui. Si Van Orley n’a pas à rougir du caractère franchement italianisant de certains de ses tableaux, il en va de même pour les décors architecturaux qui y apparaissent souvent à l’arrière-plan. Car quoi qu’en dise Friedländer qui en condamnait la fantaisie, leur analyse révèle par bien des aspects une certaine connaissance de l’architecture all’antica. Leur étude nous permettra de nous interroger sur la nécessité de faire le voyage en Italie « per imparare la buona architettura » lorsque l’on travaille dans les anciens Pays-Bas au début du XVIe siècle. On se demandera également si la circulation des gravures et des livres d’architecture dans les contrées du nord pouvait suffire à se créer une culture architecturale à laquelle on est totalement étranger. Voilà autant de questionnements auxquels nous apporterons des éléments de réponses.
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Dates et versions

hal-01140506 , version 1 (08-04-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01140506 , version 1

Citer

Samantha Heringuez. Le voyage en Italie pour les peintres flamands du XVIe siècle : une étape indispensable ‘per imparare la buona architettura’ ?. Le voyage en Italie au temps de la Renaissance, O. Abrougui, Feb 2013, Tunis, Tunisie. p. 71-88. ⟨hal-01140506⟩
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