Simulation des cycles diurne et annuel des pluies en Afrique du Sud par un modèle de climat régional.
Résumé
On analyse ici la capacité du modèle climatique régional non-hydrostatique WRF à simuler les cycles diurnes et
annuels des précipitations en Afrique australe (0°-68°W – 5°S-48°S) pour la période 1998-2006. Les simulations sont
confrontées à un réseau de cent trois stations pluviométriques disponibles au pas de temps horaire et couvrant l'Afrique du
Sud, et aux données GPCP-1dd à l'échelle de l'ensemble du domaine. Cinq simulations ont été réalisées : quatre utilisent
différentes paramétrisations de la convection atmosphérique à une résolution de 0.5 x 0.5 degré, afin de tester la sensibilité
des résultats à la physique du modèle. La cinquième expérience résout explicitement la convection tropicale sur le nord-est
de l'Afrique du Sud à une résolution de 1/30 degré.
WRF simule des champs pluviométriques moyens de manière relativement réaliste, bien que des biais humides parfois assez
marqués prédominent en Afrique tropicale et sur l'océan Indien tropical. L'état moyen du modèle est fortement modulé par le
choix de la paramétrisation de la convection atmosphérique. Le cycle annuel des précipitations est bien simulé sur
l'ensemble de l'Afrique du Sud, principalement soumis à un régime pluviométrique unimodal à pluies d'été de type tropical.
La bonne performance du modèle se confirme dans la région du cap Occidental, qui connaît des précipitations hivernales
dominantes avec un climat de type méditerranéen. Le cycle diurne simulé montre ses biais les plus marqués sur le nord du
pays pendant la saison des pluies d'été, c'est-à-dire dans des conditions d'activité convective intense. Ces biais consistent en
un décalage temporel de 2-3 heures, la convection se déclenchant trop tôt dans l'après-midi (comme dans la plupart des
modèles actuels dans les régions tropicales), et des quantités de précipitations trop abondantes au cours de l'après-midi. La
simulation à 1/30 degré ne permet pas de réduire significativement les biais du cycle diurne. L'analyse conjointe des cycles
annuel et diurne montre enfin que les biais du modèle se concentrent principalement durant l'après-midi de la saison des
pluies d'été.