La Trame Verte à l’épreuve du terrain : pratiques et représentations des agriculteurs
Résumé
Le dispositif réglementaire français de la trame verte vise à maintenir ou à reconstituer les continuités écologiques terrestres, en vue de freiner l’érosion de la biodiversité. Les agriculteurs sont particulièrement interpellés par ce dispositif, car ils gèrent différents éléments semi-naturels susceptibles de contribuer à la trame verte et présents sur leurs parcellaires, tels les haies, les bandes enherbées, les jachères, les arbres isolés, les bois ou les prairies permanentes. L’objectif de cette étude est de mieux comprendre les pratiques des agriculteurs concernant ces éléments semi-naturels ainsi que le raisons de ces pratiques. Elle est basée sur une enquête par entretiens semi-directifs auprès de vingt exploitants agricoles de la vallée du Grésivaudan. Les résultats montrent que les éléments semi-naturels sont différemment intégrés au sein des exploitations agricoles selon leur nature, leur localisation ainsi que les fonctions qui leur sont attribués. Les pratiques de conservation, de suppression et d’entretien de ces éléments varient en fonction du contexte territorial et répondent également à des préoccupations d’ordre esthétique, patrimonial ou sentimental, propre à chaque exploitant. La combinaison de ces critères amène à l’identification de quatre profils-types d’agriculteurs concernant la gestion des éléments semi-naturels susceptibles de contribuer à la trame verte. / Biodiversity has dramatically decreased those last decades, mainly because of urban sprawl and the development of intensive agriculture. In France, this topic is addressed by the “green belts” measure, which objective is to preserve or re-create paths to allow animal or vegetal species to move from one habitat to another one. Different semi-natural elements localized in farming areas can contribute to green belts: permanent grasslands, hedges, woods, fallows, grass strips, and isolated trees. The objective of this study is to understand farmers’ practices and knowledge concerning these elements and the reasons of their practices. It is based on deep interviews among a sample of 20 farmers, located in the suburban context of Grenoble (Valley of Gresivaudan). The results of this work show that semi-natural elements are differently integrated in farming systems depending on their nature, their localization and their function and usefulness in farming system. However the integration of these elements in farming systems also depends on territorial context of the farming area as well as on how farmers consider them in a patrimonial, an aesthetic or a sensitive point of view. Combining those criteria, we identify four different profiles of farmers’ behaviours concerning semi-natural elements.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte