Déséquestration de polluants de type hydrocarbures aromatiques polycycliques à l'interface de sédiments au moyen d'un tensioactif original d'origine biologique
Résumé
Valoriser les sédiments de dragage des ports nécessite de les traiter afin d'atténuer leur teneur en polluants. Parmi les méthodes de remédiation de la pollution inorganique, l'électromigration s'avère prometteuse. Cependant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), polluants particulièrement nocifs pour l'environnement, présentent un caractère lipophile qui les rend peu solubles dans l'eau et sont peu propices à une électromigration du fait de leur caractère non ionique. L'adjonction d'un agent tensioactif anionique doit permettre non seulement de les désorber du sédiment, mais également de mettre en oeuvre le processus de migration électrocinétique grâce au transport des HAP dans des micelles anioniques. Un biosurfactant original (amphisine), produit par un micro-organisme (Pseudomonas fluorescens DSS73) a dans ce but été sélectionné. Dans un premier temps, une technique d'extraction par SPE (Solid Phase Extraction) et d'analyse par HPLC-fluorimétrie a été développée pour parvenir à doser simultanément des traces de HAP en milieu aqueux colloïdal et comprendre leur mécanisme d'adsorption à l'interface eau/sédiments. Dans un deuxième temps, l'adjonction d'amphisine a permis de montrer un processus de désorption des HAP dela surface du kaolin, matériau le plus rétensif dans le sédiment modèle. Le biosurfactant s'est même montré aussi efficace qu'un tensioactif anionique synthétique classique, le dodécyl sulfate de sodium, mais à une concentration molaire 110 fois plus faible.