La réception du transformisme dans les milieux catholiques à la fin du XIXè siècle - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2009

La réception du transformisme dans les milieux catholiques à la fin du XIXè siècle

Résumé

Maurice d'Hulst (1841-1896), premier recteur de l'Institut catholique de Paris, a joué un rôle essentiel dans les rapports entre science et christianisme, dans le dernier quart du XIXème siècle. A cette période, surgissent de grandes difficultés dans le rapport entre foi et science, particulièrement en ce qui concerne le transformisme, opposé à une lecture fondamentaliste de la Bible. C'est dans ce contexte que Maurice d'Hulst décide de lancer son projet de réunir un congrès scientifique de catholiques. Les savants catholiques devront y aborder, entre autres, les problèmes du jour sur la création et l'évolution, au plan exégétique comme au plan des sciences biologiques et anthropologiques. Le premier congrès a lieu en 1888, le second se déroulera en 1891, également à Paris. Les trois autres auront lieu à Bruxelles en 1894, à Fribourg en 1897 et à Munich en 1900. Sur la question de l'évolution, Maurice d'Hulst est un modéré : certes, l'évolution ne saurait être une génération spontanée infondée. Mais elle est objet de science. D'Hulst remet en question le fait d'admettre obligatoirement l'existence d'espèces fixes à partir de la lecture de la Genèse et donc, de fonder le fixisme sur la révélation chrétienne, d'engager le plan théologique dans une théorie scientifique. Mais, comme beaucoup de ses contemporains, il n'admet pas le passage évolutif de l'animal à l'homme. De plus, D'Hulst fait appel à l'exemple de la génération spontanée qui cohabitait très bien avec la pensée de saint Augustin. Au moment où Maurice d'Hulst poursuivait et amplifiait l'initiative des congrès internationaux des catholiques, différents livres avaient été publiés pour tenter de concilier le transformisme avec la vision chrétienne de la création. Le Père Dalmace Leroy, dominicain, publia en ce sens en 1887, L'évolution des espèces organiques puis, une deuxième édition en 1891, L'évolution restreinte aux espèces organiques, et il suggérait l'abandon du sens matériel des premiers chapitres de la Genèse et la possibilité d'acculturer la théorie de l'évolution à la pensée chrétienne. L'ouvrage sera condamné et le Père Leroy devra se rétracter en 1895. D'autres points de vue comme ceux du père Monsabré ou du marquis de Nadaillac vont dans le même sens. On note surtout les deux livres du prêtre paléontologue belge Claude-Léon Guillemet, Pour la théorie des ancêtres communs, (1895) et le livre du Père Zahm (1851-1921, professeur à l'Université Notre Dame, aux Etats-Unis), paru en 1895, Evolution and Dogma. Après la rétractation du Père Leroy (1895), la mise à l'index du livre de Zahm et la mort de Maurice d'Hulst (1896), l'espace de liberté entr'ouvert en vue d'un dialogue entre l'Église et les sciences va se réduire et disparaître progressivement au début du XXè siècle, sous le pontificat de Pie X.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00985941 , version 1 (30-04-2014)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00985941 , version 1

Citer

Olivier Perru. La réception du transformisme dans les milieux catholiques à la fin du XIXè siècle. Congrès international d'histoire des sciences, Jul 2009, Budapest, Hongrie. ⟨hal-00985941⟩
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