Exploitation de la ressource ANNODIS : le cas des clôtures de structures énumératives
Résumé
Parmi les travaux qui se sont intéressés à l'énumération, on peut distinguer d'une part des travaux stylistiques portant sur la diversité des effets de l'énumération dans les œuvres littéraires, et d'autre part des travaux linguistiques principalement centrés sur les procédés linguistiques d'introduction des items de l'énumération, ce que Hempel et Degand (2008), par exemple, appellent " sequencers ". Adoptant un point de vue linguistique, nous faisons l'hypothèse que l'énumération ne se réduit pas à une suite d'items annoncée ou non par un segment introductif, mais qu'elle constitue une véritable stratégie de construction du discours, et nous intéressons non seulement à ses propriétés, mais également à son " devenir " discursif. L'étude que nous menons repose sur l'observation d'un vaste corpus dans lequel les structures énumératives (désormais SE) ont été annotées par des annotateurs naïfs sur la base d'une description synthétique de la structure. Une SE est considérée comme un segment de texte défini par une structuration interne mettant en jeu les trois segments textuels suivants : une amorce, des items et une clôture. Nous nous intéresserons tout spécialement ici au rôle du segment conclusif, d'abord parce que rares sont les études qui lui ont été consacrées, mais surtout parce qu'il constitue un lieu particulièrement intéressant pour observer ce que devient la SE dans le texte. En d'autres termes, notre objectif est de nous interroger sur le " devenir " discursif de l'énumération afin de mettre en évidence la (les) fonction(s) de ce segment : a-t-il uniquement la fonction conclusive qu'on lui attribue intuitivement ?