Et le choix des langues enseignées dans tout ça ?
Résumé
Pour Michel Candelier, l'enseignement des langues tout comme la sensibilisation à la multiplicité des langues et des cultures existantes doivent avoir pour buts ultimes de 1) contribuer à l'éducation à la diversité pour maintenir le pluralisme sociétal, linguistique et culturel, européen tout particulièrement, 2) enrayer l'arrivée triomphale du " tout anglais " et 3) servir le développement du français hors des frontières françaises (Candelier : 1997 : 25 et 2001 non publié). On comprend bien en quoi ces objectifs sont l'expression d'un humanisme éducatif général qui s'oriente vers le développement harmonieux des langues et des cultures de tous et de chacun, et, par voie de conséquence, qui cherche à contribuer au combat contre les inégalités scolaires. Mais ces objectifs permettent aussi de s'inscrire dans l'élaboration collective d'un plan de lutte contre l'hégémonie de l'enseignement de l'anglais associée à la perte de terrain pour les autres langues (le français en tête) enseignées en Europe et ailleurs. Dans cet article, j'analyse en quoi l'éducation à la diversité est possible et éminemment souhaitable mais aussi en quoi le choix concret des langues - comme langue enseignée et/ou langue d'enseignement - est le plus souvent contraint par des facteurs divers mais circonscrits, indépendants de principes éducatifs idéaux, dépendants au contraire du poids " économique et politique " des langues ainsi que des représentations identitaires des groupes sociaux et/ou sociétaux.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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