Le lieu théâtral dans l'œuvre narrative de Musset
Résumé
Pour qui aborde aux rives mussétiennes depuis le grand fleuve de la production sandienne, la relative brièveté de l'œuvre narrative surprend, comme étonne, au sein de celle-ci, la rareté des références théâtrales et des réflexions dramatiques. Musset était sans doute trop grand dramaturge pour avoir besoin, à l'instar de George Sand, de convoquer régulièrement le théâtre dans ses fictions narratives. Aucun roman de comédiens, de musiciens, de cabotins, suivant lointainement le double modèle contrasté du Roman comique de Scarron et du Wilhelm Meister de Goethe, ne se trouve sous la plume de Musset : rien de comparable à Rose et Blanche, La Marquise, Pauline, Consuelo, Le Château des Désertes, Adriani ou Pierre qui roule, fictions romanesques et " théâtrales " fameuses, où Sand épanche un désir de scène maintes fois contrarié. Toutefois, l'œuvre narrative de Musset, de sa traduction de L'Anglais mangeur d'opium en 1828 ) à La Confession d'un enfant du siècle en 1836, des Nouvelles de 1837-1839 aux Contes de 1842-1854, est ponctuée de références dramatiques et convoquent en quelques moments-clés du récit des lieux théâtraux - salles de spectacle, loges à l'Opéra, mais aussi bals et mascarades publics. Ceux-ci organisent la confrontation de regardants et de regardés, en un espace dévolu à la représentation ritualisée d'un travestissement et d'un mensonge.
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