Une chefferie "traditionnelle" réinventée : les Rwa du Mont Meru (Tanzanie du Nord)
Résumé
L'indépendance du Tanganyika (1961) fut précédée de luttes contre l'autorité coloniale dont les Tanzaniens aujourd'hui conservent avec fierté le souvenir. L'un des épisodes les plus marquants fut le Meru Land Case qui, en 1952, porta pour la première fois des Africains (les Rwa du Mont Méru) à présenter, devant le Conseil d'administration des Nations Unies à New York, leurs griefs envers l'autorité de tutelle britannique. Ils s'opposaient à la confiscation de territoires que les Anglais destinaient à l'implantation de colons. Au cours de cette période particulièrement houleuse de leur histoire, les Rwa rejetèrent leur chef "traditionnel" (le mangi), nommé par les Anglais, qu'ils jugeaient trop "vendu" à la cause de l'oppresseur. Ils rejetèrent également la "Constitution tribale" que les Anglais leur suggéraient. Ils ne s'inspirèrent pas moins de ses principes politiques pour élire démocratiquement, à l'insu des Britanniques, un chef coutumier à leur convenance, le Nshili nnini. Ils créaient ainsi une institution nouvelle, mélange de tradition et de modernisme, qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours et dont les caractéristiques seront analysées.
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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