L'éclatement de la ville sur les campagnes ? Journée d'étude sur les recompositions du rapport urbain-rural dans les mobilités de loisirs en Chine au début du XXIe siècle. Nouveaux lieux, nouvelles pratiques et représentations
Résumé
This workshop aims to contribute to on-going study on the role of tourism in the construction of a Chinese experience of modernity which is currently reshaping the real and imaginary landscapes of the urban and the rural spheres along new lines and new modes. As elsewhere the "urban" and the experiences and images associated with the notion have become the conquering signifier of a contemporary modern Chinese condition. In the same time, the fast development of leisure mobility contributes to the " un éclatement of the urban over the rural". These social and cultural forces are diminishing the radical and arbitrary distances between the two spheres created by the experiences of the past century. All tourist destinations and places, the " countryside " consumed by tourist is a place designed and (re)shaped to satisfy the representations and desires of mainly "urban" visitors. The modes and forms of this new encounter between the rural and the urban that takes place during the tourist experiences must be examined, particularly in the new sites where these "desires of other places" are being materialised (rural tourism, environment tourism, seaside tourism etc.) For the population of the urban areas, the rural, under its various declinations, was long despised as synonymous of poverty and backwardness. Development of tourism flux since the beginning of the reforms of the Post-Mao area has brought a fast moving flux of urban citizens toward rural space reshaped and offered to tourist consumption under the various promotional labels to "rural tourism", "green tourism", the "blue tourism" of the seaside coast and "white tourism" in new ski resorts, as well as "ecotourism"". These new concepts rings as the promises of new experiences which inscribe social actors in the (re)enchanted world of tourism, the space of an experience of modernity shared at the universal scale.
Cette journée d'étude invite à poursuivre la réflexion sur le rôle des mobilités du tourisme dans la construction d'une " expérience chinoise de la modernité " qui recompose les paysages, réels et imaginaires, de l'urbanité et de la ruralité. La " ville " et la totalité des expériences et des images qui lui sont associées, sont devenues le signifiant conquérant d'une condition moderne chinoise contemporaine. L'essor des mobilités touristiques produit " un éclatement de la ville sur les campagnes " qui, sans abolir les distances entre les deux, rogne l'opposition radicale et arbitraire issue des expériences du siècle dernier. Pour les urbains de la Chine en transition depuis le début des réformes de la fin des années 1970, le rural, sous ses formes localisées diverses, fut longtemps (et le demeure) synonyme de pauvreté, d'un style de vie arriéré. Le développement des flux touristiques encouragés par le développement et le réaménagement du temps des loisirs depuis la fin des années 1990 (re)conduit désormais son lot, chaque année plus nombreux, d' " urbains " vers des espaces ruraux réaménagés et offerts à la fréquentation touristique sous les étiquettes de " tourisme rural ", de " tourisme vert ", " bleu ", " blanc ", " d'écotourisme ", de " tourisme environnemental " et d'un " tourisme rouge " aux accents patriotiques. Ces mots nouveaux résonnent comme autant d'espoirs d'expériences inédites qui inscrivent les acteurs sociaux dans le " monde (ré)enchanté " du tourisme, lieu d'une expérience de la modernité partagée à l'échelle universelle. Comme toute destination touristique, la " campagne " fréquentée dans le cadre des mobilités de loisirs est un lieu inventé, redessiné par les imaginaires et les attentes de visiteurs pour l'essentiel en provenance des zones urbaines. Les formes de la rencontre entre le rural et l'urbain qui se construit dans le temps et l'espace de la fréquentation touristique des lieux (re)façonnés pour la consommation touristique doivent être examinées, particulièrement dans les nouveaux sites où se réalisent ces " désirs d'ailleurs. " 125, 143-