Il(s) frappai(en)t à la ronde : Remarques sur la signification de l'adverbe ἐπιστροφάδην dans les épopées homériques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue des Études Grecques Année : 2009

Il(s) frappai(en)t à la ronde : Remarques sur la signification de l'adverbe ἐπιστροφάδην dans les épopées homériques

Résumé

The adverb ἐπιστροφάδην, « turning this way and that way, all around », is rarely found in Homeric poetry. There are only two examples in the Iliad : Diomedes in the Doloneia was killing Rhesos and his Thracians left and right (τύπτε δ’ ἐπιστροφάδην : XXI.20) ; Achilles during his aristeia was hitting the Trojans left and right (τύπτε δ’ ἐπιστροφάδην : XXI.20). Two others in the Odyssey describe with the same formulas (τύπτον δ’ ἐπιστροφάδην : ΧΧΙΙ.308 and κτεῖνον δ’ ἐπιστροφάδην : XXIV.184) the slaughter of the suitors by Ulysses and his three companions. In his book Odysseus Polytropos, Pietro Pucci connects those instances and shows how, thanks to the formulaic composition, Ulysses, at the end of his adventure, imitates the iliadic heroes : while he avenges himself, the man of a thousand tricks becomes a champion of strength. However, there is a fifth instance of that word for us to explain : in the Homeric Hymn to Hermes (210), it describes the flight « in all direction, whirling » and full of trickery of the young god who has just stolen Apollo’s cattle. Here ἐπιστροφάδην does not belong to the realm of martial strength : βίη, but to that of its rival, craft : μῆτις. How, then, can we reconcile those seemingly contradictory uses of the same adverb ?
L’adverbe ἐπιστροφάδην, « en se tournant de tous côtés, à la ronde », est d’un emploi assez rare dans la diction homérique. On en trouve deux occurrences seulement dans l’Iliade : Diomède dans la Dolonie « tuait à la ronde » Rhésos et ses Thraces (κτεῖνε δ’ ἐπιστροφάδην : X.483) ; Achille lors de son aristie « frappait à la ronde » les Troyens (τύπτε δ’ ἐπιστροφάδην : XXI.20). Deux autres dans l’Odyssée peignent avec les mêmes formules (τύπτον δ’ ἐπιστροφάδην : ΧΧΙΙ.308 et κτεῖνον δ’ ἐπιστροφάδην : XXIV.184) le massacre des prétendants par Ulysse et ses trois compagnons. Dans son livre Ulysse polutropos, Pietro Pucci rapproche ces emplois et montre comment, grâce au jeu formulaire, Ulysse, au terme de son épopée, mime les héros iliadiques, l’homme aux milles ruses devenant, le temps de sa vengeance, un champion de la force. Reste pourtant une cinquième et dernière occurrence à expliquer : dans l’Hymne homérique à Hermès (210), l’adverbe ἐπιστροφάδην sert à décrire la fuite « en tous sens, tournoyante, tourbillonnante » et pleine de fourbe qu’entreprend le jeune dieu qui vient de voler les vaches d’Apollon. Le mot n’appartient pas ici au domaine de la force martiale : βίη, mais à celui de sa grande rivale, l’idée : μῆτις. Comment, dès lors, concilier ces emplois apparemment contradictoires ?
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David-Artur Daix. Il(s) frappai(en)t à la ronde : Remarques sur la signification de l'adverbe ἐπιστροφάδην dans les épopées homériques. Revue des Études Grecques, 2009, 121, pp.421-442. ⟨10.3406/reg.2008.7980⟩. ⟨hal-00697843⟩
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