La langue sans classes de la grammaire scolaire

Marie-Anne Paveau (1)

1 CENEL - Centre d'Etudes sur les Nouveaux Espaces Littéraires

L'une des spécificités de la France dans son rapport à la langue est le sentiment d'unité : la langue française une et indivisible, voilà une représentation qui résiste à toutes les variations. Le français standard est à la base de tous les enseignements, de la maternelle à l'université, mais aussi de la majeure partie des travaux des chercheurs en linguistique française. Seul ou à peu près, le domaine de la sociolinguistique affronte la difficile question de la variation. Cette représentation unitaire possède une fonction sociale importante : pour des raisons tant pratiques que didactiques et sociales c'est bien le français standard qu'il faut enseigner à l'école. Mais cela implique-t-il qu'il ne faut rien dire de la variation, sociale en particulier, et qu'il faut passer sous silence que, dans la langue comme ailleurs, il y a des phénomènes de classe ? C'est cette question de la variation sociale au sens classiste du terme que cet article aborde, en comparant les grammaires scolaires reposant sur des savoirs linguistiques dits " savants " et les savoirs de la grammaire spontanée relevant de cette folk linguistics très développée aux États-Unis et tout juste balbutiante en France, qui intègre pleinement le paramètre classiste.

Mots clés: social class; french; learning; teaching; social network; social variation

Mots clés: classe sociale; enseignement-apprentissage; folk linguistics; langue française; réseau social; variation sociale

Domaines: Linguistique

Marie-Anne Paveau. La langue sans classes de la grammaire scolaire. Le Français Aujourd'hui, 2008, 162, pp.29-40. ⟨hal-00582674⟩